Un petit groupe d’oiseaux sombres aux longues ailes pointues animent les rues par leurs poursuites incessantes et leurs cris aigus. Les oiseaux s’arrêtent soudainement sous un toit, comme collés à la façade et scrutent les fissures. Ils repartent quelques instants plus tard laissant derrière eux des cris perçants, souvent très familiers aux habitants des villes et des villages.
C’est le Martinet noir, souvent confondu avec les Hirondelles. Il en diffère par des ailes démesurées et arquées, des pattes atrophiées pourvus de quatre doigts dirigés vers l’avant et une queue courte très échancrée. Leur agilité à traverser les rues et à éviter les obstacles est prodigieuse, souvent exécutée à plus de 200 km/h. Toutes ces caractéristiques en font un oiseau au mode de vie exclusivement aérien, taillé pour la vitesse ou le vol plané, si bien qu’il est totalement démuni s’il vient à tomber au sol.
Qui est-il ?
Avec une envergure de 45 centimètres, le Martinet noir en vol a une silhouette en forme d’arbalète. Il est uniformément noir à l’exception de sa gorge blanche. Sa tête est petite, ronde et dispose d’un petit bec. Migrateur, c’est à la fin du mois de mars que les Martinets noirs reviennent de leurs quartiers d’hivernage situés en Afrique centrale et du Sud, en traversant les grandes barrières naturelles que sont le Sahara et la Mer Méditerranée. Originellement inféodée aux falaises, la nidification est aujourd’hui presque exclusivement liée à nos habitations. Les couples sont formés pour la vie et restent fidèles au site de nidification choisi durant l’année précédente. Ils aiment établir leurs nids dans les cavités étroites sous les toits des maisons ou les anfractuosités de grands édifices (églises, tours etc.). Autant dire que l’espèce est aujourd’hui particulièrement vulnérable aux rénovations drastiques des centres historiques des villes.
En mai, le nid est formé de ce que le couple peut récolter en vol : des plumes, des végétaux divers, parfois des petits bouts de papiers, le tout fixé par de la salive. Trois œufs sont couvés durant une vingtaine de jours. Les jeunes seront nourris par les adultes et ce exclusivement de petits insectes de la famille des hémiptères, des coléoptères, des diptères ou des lépidoptères. La quarantaine de jours nécessaire à l’élevage des jeunes est un moment crucial où les conditions climatiques extrêmes peuvent avoir des effets néfastes sur le devenir des nichées. Un été froid et pluvieux engendrera une mortalité des jeunes par un manque de ressources alimentaires, alors qu’un été caniculaire provoque généralement des chutes de jeunes oiseaux, contraints à fuir les températures étouffantes et mortelles rencontrées sous les toitures. Les oiseaux non reproducteurs quittent l’Europe dès la fin du mois de juin, tandis que les groupes familiaux eux, le feront en juillet et jusqu’à la mi-août.
Voici quelques conseils si vous trouvez un martinet tombé du nid : fiche conseils
Pour le voir...
De mai à août, ils aiment établir leurs nids dans les cavités étroites sous les toits des maisons ou les anfractuosités de grands édifices (églises, tours etc.).
Julie Cabri, Ambassadrice Biodiversité à la LPO PACA
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