Les martinets sont des espèces grégaires. Ils volent en groupe, durant la période de nidification. Ils arrivent tard d’Afrique au printemps et y repartent tôt en été. Ces aviateurs aguerris ont des pattes minuscules, avec quatre petits orteils dirigés vers l’avant, suffisantes pour agripper les parois rocheuses mais incapables de serrer une branche ou un fil. Le Martinet pâle est une espèce dont l’identification se révèle délicate, et peut être facilement confondue avec les autres espèces de martinets. Dans de bonnes conditions, notamment sur fond sombre, les silhouettes et les plumages se différencient plus facilement.
Qui est-il ?
Très proche du Martinet noir, son plumage est plus clair. Le Martinet pâle se caractérise par un plumage brun foncé, une tête claire qui encadre ses yeux noirs. C’est un oiseau très spécialisé, il a un petit bec mais un large gosier qui lui est très utile pour capturer les insectes en vol. Sa vitesse élevée de vol lui est procurée par ses ailes : elles sont longues et rigides et offrent un excellent aérodynamisme. Les jeunes individus ressemblent énormément aux adultes, mais ils peuvent se distinguer de plus près par les étroits liserés blanchâtres de leurs plumes.
Cet oiseau passe pratiquement toute sa vie en vol. Il se nourrit, boit, dort et s’accouple dans les airs. Au moment des pics d’activités, le matin et le soir, il est principalement occupé à défendre son site de nidification. En pleine journée il chasse et la nuit il dort. La bouche grande ouverte, il attrape des petits insectes de la famille des homoptères, des hétéroptères, des coléoptères, des diptères et même des arachnides qui ont été emportés par les courants aériens.
Le nid est formé grâce aux plumes et aux feuilles collectées en vol. D’une année sur l’autre, le couple réutilise le nid. La date de la ponte va dépendre des conditions météorologiques, mais aussi des réserves faites au préalable par la femelle. La femelle peut réaliser deux pontes successives d’une quantité de 1 à 3 œufs, le nombre d’œufs varie selon la région. En Corse, la moyenne de ponte est de 2.21 œufs. L’incubation assurée par les deux parents dure environ 21 jours. Les petits sont nourris par les parents avec des arthropodes transportés vivants, collés par la salive sous forme d’une balle alimentaire. Une quarantaine de jours plus tard les oisillons quittent le nid. Une fois ce dernier quitté ils ne se poseront plus avant l’âge de reproduction, c’est-à-dire trois à quatre ans.
Les bâtiments sont très largement utilisés comme site de nidification. Les martinets pâles sont également encore bien présents dans les zones rupestres, ils bâtissent notamment leur nid sur les côtes rocheuses.
Migrateurs transsahariens, les Martinets pâles arrivent en France pour nidifier d’Avril à Juin et repartent vers les sites d’hivernage de la fin-septembre jusqu’à la fin novembre voire décembre. Son cousin le Martinet noir nidifie en France de mi-mai à aout et reprend sa migration plus tôt en fin juillet voire mi-aout.
La France accueille 10 % seulement des nicheurs Européens, l’espèce est considérée comme rare. Les populations sont estimées entre 1500 et 2500 couples. Certaines menaces perturbent l’installation et la nidification des Martinets pâles, les travaux de rénovations des murs et des toits détruisent les nids, ou des emplacements favorables. La pression des prédateurs, particulièrement celle des rats, qui mangent les œufs dans les nids, force les oiseaux à nicher dans des endroits inaccessibles.
Julie Cabri, ambassadrice de la biodiversité à la LPO PACA
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