Avec ses longues pattes roses, l’échasse blanche se déplace gracieusement dans les flaques d’eau salée bordées de salicornes, toujours attentive au moindre mouvement d’un petit insecte ou d’une larve de moustiques dont elle se nourrit. Ses pattes démesurées en font une curiosité unique de la nature, avec des gambettes proportionnellement plus grande que celle d’un Flamant rose!
Qui est-elle ?
Migratrice, ce limicole au corps noir et blanc passe l’hiver en Afrique tropicale et revient en Europe et sur les salins d’Hyères dans les premiers jours de mars. L’échasse blanche affectionne les marais salants, les lagunes littorales, les marais saumâtres du bord de mer et, à l’occasion, en migration, ne dédaigne pas certains milieux artificialisés tels que les bassins de décantation, les stations de lagunage ou les étangs aux berges en pente douce.
Grégaire, elle niche en petites colonies lâches d’une dizaine de couples, dans des endroits présentant une lame d’eau d’environ 20 centimètres, composés de salicornes ou de petits îlots bordés de végétation aquatique. Elle construit son nid préférentiellement au bord de l’eau, parfois sous la simple forme d’une cuvette peu profonde grattée dans le sol, mais, plus généralement, elle élabore un petit dôme sur de la végétation flottante, constitué de matériaux recueillis à proximité (petits cailloux, algues, brindilles et coquillages).
La gestion hydraulique des milieux artificialisés est donc d’une importance capitale pour le bon déroulement de sa reproduction afin de garder des niveaux stables, à la fois pour éviter l’intrusion des prédateurs, mais aussi l’effondrement puis l’abandon du nid. Après trois semaines de couvaison, les poussins nidifuges quittent le nid et se nourrissent seuls d’invertébrés, sous la surveillance des adultes. À l’approche de l’automne, les échasses blanches quitteront peu à peu l’Europe dès la fin du mois d’août.
Pour la voir...
Les salins d’Hyères abritent actuellement une trentaine de couples et ce site reste le seul à abriter l’espèce durant sa reproduction dans le Var. Une gestion concertée des niveaux d’eau entre la Ligue de protection des Oiseaux délégation Paca, Toulon Provence Méditerranée et les services de démoustication de la ville d’Hyères a lieu chaque année afin que la reproduction de cette espèce se déroule dans les meilleures conditions possibles.