Vautours fauve © Aurélien AudevardCe 25 août, les plaisanciers du port d’Hyères auront eu la surprise de découvrir un Vautour fauve flottant sur la mer au niveau de la base nautique ! Après quelques heures, l’oiseau retrouvait la terre ferme et s’installait sur le toit de l’Institut Hélio Marin pour sécher ses plumes avant de reprendre les airs. Ces observations étranges semblent se multiplier depuis quelques semaines, puisque notre édition du 16 août relatait déjà une observation surprenante d’un autre oiseau trouvé et sauvé sur l’autoroute A57 à Solliès-Pont ! A quoi devons-nous ces observations de ce magnifique et immense rapace ?

 

Qui est-il ?

Avec une envergure de 2,40 m à 2,70 m pour un poids de 7 à 11 kg, le Vautour fauve est l’un des trois plus grands rapaces d’Europe avec le Gypaète barbu et le Vautour moine. Son plumage est composé de brun, de beige et de noir, d’où cette appellation de « fauve ». Ces teintes le rendent d’ailleurs assez mimétique lorsqu’il est posé sur une falaise ou des rochers. De ce corps massif émerge un cou reptilien qui à la base est orné d’une collerette blanche pour les adultes ou brune pour les jeunes oiseaux de l’année. En vol, le Vautour fauve se reconnaît aisément par sa taille imposante, ses ailes larges et digitées et sa queue très courte. Contrairement aux autres rapaces, ses pattes et ses serres ne lui servent pas à capturer et maîtriser des proies. Il n’est simplement qu’un oiseau charognard, qui ne survit qu’au gré des cadavres d’animaux qu’il trouve. Sa seule véritable arme reste son bec de 5 centimètres, robuste et crochu mais peu acéré. Cela explique en partie, qu’il soit obligé de pénétrer par les orifices naturels ou par la peau la plus fine pour commencer son nettoyage.
Malgré ses petits yeux noirs, sa vue est remarquable et lui permet de détecter à longue distance les comportements anormaux de ses congénères ou d’autres oiseaux nécrophages, un animal agonisant ou bien mort. Des études ont montré qu’un Vautour fauve pouvait clairement identifier un objet de 30 centimètres à 3000 mètres de distance ! Ses recherches de nourritures l’entrainent parfois loin de ses zones de reproduction dans des pérégrinations assez longues, ce grand planeur utilisant simplement les courants d’air chaud pour se déplacer.
Le Vautour fauve est très grégaire et niche en falaise. Les couples sont unis pour la vie, même si quelques écarts extra-conjugaux ont pu être constatés par les ornithologues grâce au baguage coloré. A l’âge de 4 ou 5 ans, la première reproduction peut avoir lieu et débute par des joutes aériennes démonstratives à proximité du site de reproduction. Les accouplements ont lieu sur l’aire (nid) ou à proximité, dès le début du mois de décembre. Elle est située bien souvent sur une vire dans un renfoncement rocheux, une grotte, bien abritée des intempéries. La ponte de l’unique œuf s’effectue en janvier et s’en suit une longue incubation de 54 jours. L’élevage du jeune est relativement long, avec cinq longs mois dont quatre passés au nid. Après avoir gagné leur indépendance, certains jeunes inexpérimentés vont faire preuve d’erratisme, voyageant dangereusement au gré des vents loin du site qui les a vus naître. Certains n’en reviendront jamais, mais cette mortalité permet aux populations de se réguler naturellement. Les observations réalisées dans le Sud du Var ces dernières semaines, se rapportent donc à des jeunes oiseaux égarés, dont le dernier bagué, provenait des Gorges du Verdon !
Souvent mal aimés, les Vautours jouent pourtant des rôles primordiaux tant sur le plan économique qu’écologique permettant des économies d’équarrissage aux agriculteurs, tout en réduisant les risques d’émergence et de dispersion des souches pathogènes lors d’épidémies sur le bétail ou la faune sauvage. Le recours des vautours comme équarrisseurs naturels efficaces était déjà reconnu au 1er millénaire avant JC !

 

Pour voir les Vautours...

Occasionnel à Hyères, il existe peu de chances de rencontrer cette espèce emblématique sur la côte d’Azur. Cependant, vous pourrez le rencontrer aisément à la frontière des départements du Var et des Alpes de Haute-Provence, dans les Gorges du Verdon notamment du côté de Rougon (04). Réintroduit en 1999 près de ce village, grâce à l’association Vautours en Haute-Provence et la Ligue pour la Protection des Oiseaux délégation PACA, la population de Vautour fauve compte actuellement 126 couples nicheurs et fait l’objet de toutes les attentions de la part de cette dernière association, notamment en termes de point de nourrissage et de suivis.

 

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