Alors que la ville se réveille, du haut des toits, un petit passereau sombre extirpe quelques notes de sa gorge noire. La couleur rousse de sa queue qu’il fait vibrer de haut en bas lorsqu’il abaisse son corps est caractéristique. Ce n’est autre que le Rougequeue noir, un petit turdidé, venu passé l’hiver sous nos latitudes plus clémentes.
Qui est-il ?
C’est un petit passereau de quatorze centimètres de longueur, de couleur sombre avec une queue rousse et un bec noir fin. Le mâle adulte possède une zone blanche sur l’aile, ainsi qu’une gorge et les joues noirâtres. La femelle quant à elle, est plus « gris souris » sur l’ensemble du corps. Certains mâles immatures peuvent ressembler à des femelles, si bien qu’ils ne sont pas discernables de ces dernières.
Principalement insectivore, il recherche sa nourriture au sol. Il peut néanmoins, consommer des fruits, des araignées ou des vers. Son chant comme arraché à son corps, « sisrui - ti-ti-ti-ti » et suivi de note rappelant une feuille que l’on déchire. Perché sur son poste de prédilection, le Rougequeue noir répète inlassablement son chant dès les premiers jours du printemps. Pour séduire sa belle, il peut reproduire son chant jusqu’à 5600 fois en une seule journée !
On rencontre le Rougequeue noir dans les milieux rupestres, aussi bien en montagne qu’à basse altitude, dans les villes où les habitations remplacent son habitat minéral.
C’est un nicheur commun dans toute la France, excepté sur la pointe Bretonne. Son nid volumineux, composé d’herbes sèches et de mousses est construit dans une anfractuosité, un trou, où même sur une poutre. Cinq œufs sont couvés durant deux semaines. Les jeunes sont élevés par les deux parents durant une vingtaine de jours, puis prendront leur envol. Sa migration débute en septembre et les retours vers ses sites de nidification s’amorce dès le mois de février. Son hivernage en France prend place au Sud d’une ligne reliant Cherbourg à Nice.
Avec ses cinq sous-espèces (variantes), le Rougequeue noir est très répandu dans tout le Paléarctique et bien au-delà, notamment de l’Europe de l’Ouest, aux montagnes kazakhs du Tien shan jusqu’au centre de la Chine à l’est. Il occupe également l’Europe méditerranéenne, le nord de l’Afrique et le Moyen Orient.
Pour le voir...
Le Rougequeue noir est présent durant toute l’année sur la commune d’Hyères, avec notamment le renfort de nombreux hivernants à la mauvaise saison. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour les observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le dimanche 03 janvier à 14h au départ du parking de l'Almanarre. Pour plus d’information, contactez le 06 07 99 19 94.