Une silhouette dans le ciel, agitée de quelques coups d’ailes, semble comme immobile. Au premier coup d’œil, les ornithologues reconnaissent aisément l’auteur de ce manège. Il s’agit du Faucon crécerelle, qui comme accroché au sol par un lien invisible, scrute attentivement le sol pour y détecter sa nourriture. Soudain agacé par l’intrusion d’un congénère sur son territoire de chasse, il pousse une série de « kii-kii-kii-kiikii », qui lui aurait value son nom. Ce petit faucon reste le rapace le plus répandu en Europe et sans doute celui qui exerce la régulation la plus importante sur les populations de micromammifères.
Qui est-il ?
Il n’est sans doute pas le plus grand des rapaces par la taille avec ses 35 centimètres et ses 190 grammes, mais il est sans doute celui que chacun d’entre nous a pu observer au moins une fois. Son vol stationnaire, battu avec les ailes étendues vers le ciel est caractéristique et lui a valu l’appellation de Saint esprit. Le plumage du Faucon crécerelle est différent selon les sexes. Le mâle est pourvu d’une tête grise et bleutée, d’un dos roux moucheté de noir et d’une queue grise à large bande subterminale noire. La femelle et les jeunes sont quant à eux, bruns, avec le dos et la queue barrés de noir.
Son habitat est principalement constitué de milieux ouverts ou semi-ouverts pourvus de prairies pâturées, de friches et de mosaïques de polycultures mais également de bosquets. On le retrouve également dans les villes où il peut adopter certains édifices et même certains palmiers pour y établir son aire (nid). Comme chez de nombreux faucons, elle est une simple dépression dans une cavité ou un ancien nid de corvidés, souvent située à très bonne hauteur. La ponte de 5 œufs en moyenne, a lieu en avril/mai. Les jeunes ne seront aptes à voler qu’à l’âge d’un mois.
Le régime alimentaire de ce petit faucon est constitué surtout de micromammifères, principalement des petits campagnols et participe donc à leur non-prolifération. Les lézards et les insectes, généralement des orthoptères, comme les sauterelles et les grillons, sont également des opportunités que l’espèce peut saisir dans le sud de la France.
Très répandu, on distingue 11 sous-espèces de Faucon crécerelle, occupant aussi bien l’Europe, l’Asie que l’Afrique. Le Faucon crécerelle n’est absent, en Europe, que de l’Islande et de l’extrême nord de la Russie. Seules les populations européennes nordiques et orientales sont strictement migratrices et l’aire d’hivernage s’étend de la mer Baltique jusqu’à l’Afrique équatoriale.
De nombreuses menaces pèsent sur la survie des Faucons crécerelles notamment le manque de nourriture lors des longues périodes d’enneigement, les monocultures et les pesticides qui font disparaître les prairies naturelles et appauvrissent la diversité et la quantité des proies et les réseaux électriques qui provoquent électrocutions et collisions fatales. Enfin, les tirs illégaux sont aussi une cause de mortalité importante, comme ce fut encore le cas la semaine passée sur la commune d’Hyères. Rappelons que cette espèce hautement utile, est strictement protégée par la loi et que toute personne lui portant atteinte, encoure de lourdes sanctions pénales et financière.
Pour le voir...
Le Faucon crécerelle est présent durant toute l’année sur la commune d’Hyères, avec notamment le renfort de nombreux hivernants à la mauvaise saison. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour les observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 15 janvier à 08h45 aux Vieux salins d’Hyères. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.