Pour celui qui regarde plus loin que le bout de son nez, un monde discret et passionnant s’offre à lui, celui des insectes. Avec les beaux jours et le parfum enivrant des fleurs, les papillons sont les représentants les plus visibles de cette classe, de par leur coloration et leurs mœurs. Cependant certains d’entre eux aussi, communs soient-il, sont discrets et bien souvent méconnus du grand public. L’Argus vert est l’un d’entre eux, papillon minuscule aux couleurs vertes et bronze...
Qui est-il ?
Avec sa petite taille (environ 10 mm), l’Argus vert est très discret avec notamment l’intérieur de ses ailes d’un brun noir frangé de blanc, alors que les faces extérieures visibles sont de couleur verte avec des bords bruns orangés et quelques points blancs sur les ailes postérieures. L’œil noir cerclé d’un disque blanc est caractéristique de l’espèce et l’en distingue du rare Thècle de l’Arbousier.
Très répandu, l’Argus vert se rencontre dans toute l’Europe jusqu’à la Sibérie. Sa grande adaptabilité permet de le rencontrer de février à juillet, jusqu’à 2300 m d’altitude dans des milieux très variés tant que ceux-ci sont pourvus de buissons. Cette particularité ne serait possible sans une grande tolérance alimentaire si bien que contrairement à d’autres papillons, il n’a pas de plante hôte stricte. Après une hibernation de huit à onze mois dans la litière à la base des buissons, la chrysalide va émerger vers la fin du mois de février, ce qui en fait l’un des premiers papillons du printemps. Les mâles territoriaux vont aussitôt se poster sur les branches les plus hautes, pourchassant les individus de même sexe de leur zone de vie. Les femelles quant à elles sont séduites au cours de vols nuptiaux. L’accouplement entre les deux partenaires peut durer d’une à deux heures. La femelle entreprend ensuite un long travail de ponte où elle va déposer tour à tour, ses œufs sur les différentes plantes arbustives ou herbacées constituant son environnement proche. Au bout d’une dizaine de jours, l’éclosion a lieu pour laisser place à de minuscules chenilles qui vont se développer durant un mois avant la transformation finale en chrysalide. La boucle est ainsi bouclée !
Comme de nombreux autres papillons ou insectes, il est un bon indicateur de son environnement. Si bien qu’il est totalement absent des zones très urbanisées ou des territoires agricoles intensifs favorisant l’arrachage des haies ou l’utilisation des pesticides.
Pour le voir
L’Argus vert est une espèce commune que l’on rencontre assez facilement à Hyères, dans le Var et également un peu partout en France. Le meilleur moyen pour vous de le voir, est de favoriser les plantes fleuries méditerranéennes, telles que la bruyère, qui vous permettront à coup sûr d’admirer cette splendeur parmi nos papillons !
Une enquête participative
Avec le soutien du Fonds de dotation ITANCIA et du Domaine de l’Escarelle, La Ligue pour la Protection des Oiseaux en PACA organise cette année une enquête participative, dans le cadre de leur programme de préservation des papillons de la Sainte Baume : « Devine qui papillonne dans la Sainte Baume ». Un sachet de graines à semer, pour favoriser les papillons et un poster présentant quelques espèces de la Sainte-Baume vous seront distribuées sur demande, en échange d’un retour sur les papillons présents dans votre jardin.
Pour tout contact
Agnès DUPOYET Directrice des Fonds de dotation ITANCIA (http://www.fondsdedotationitancia.com/ ; mail : a.dupoyet@fondsdedotationitancia.com ; Tél : 06 83 22 76 47)
Marion Fouchard, Responsable du Programme Refuge LPO© (La LPO PACA : https://paca.lpo.fr/ ; mail : marion.fouchard@lpo.fr ; Tél : 06 35 53 66 59)