Le mois de mai voit passer une cohorte de limicoles aussi pressés que colorés, remontés vers leurs quartiers de reproduction situés dans la toundra. Disposant d’une fenêtre de reproduction très serrée, ils doivent arriver juste après la fonte des neiges et repartir dès les premières dégradations météorologiques de la fin d’été. Petite boule brune, le Grand gravelot est l’un de ces grands voyageurs qui nous rend visite...
Qui est-il ?
Le Grand gravelot est un petit limicole brun de la famille des charadriidés qui mesure une vingtaine de centimètres pour une cinquantaine de grammes. Il se distingue des autres espèces de gravelots par sa taille importante, un collier noir sur sa poitrine blanche. Son front est blanc surmonté d’un bandeau noir. Les pattes sont oranges, tout comme le bec qui lui montre une pointe noire. La distinction entre le mâle et la femelle peut se faire au niveau de l’intensité du collier et du bandeau noirs.
Ce grand migrateur est un nicheur holarctique, qui se reproduit dans les zones situées au nord du 60ème parallèle, de la Terre de Baffin à l’ouest, au détroit de Bering à l’est. Vers le sud, son aire de reproduction atteint sa limite méridionale en France, notamment en Bretagne.
Une fois arrivé sur ses lieux de reproduction, le couple se forme et construira son nid dans des espaces dénudés de la toundra, couvert de galets, de sable ou bien sur les estrans sableux et caillouteux. Une simple dépression creusée dans le sol ornementée de cailloux va accueillir 3 à 4 œufs couvés durant 24 jours. Nidifuges, il faudra tout autant de temps pour que les jeunes s’émancipent sous la surveillance des adultes.
Le régime alimentaire du Grand gravelot est constitué de mollusques, de crustacés, de vers ou d’insectes. La migration vers ses quartiers d’hivernage, situés sur les côtes de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique débute dès la fin du mois de juillet. Les populations des toundras russes et sibériennes quant à elles, sont de plus grandes voyageuses, et passent pour la plupart, l’hiver en Afrique, dans la péninsule arabique ou sur le sous-continent indien.
Même si les populations de Grand gravelot se portent bien dans le nord de l’Europe, il n’en est pas de même sur sa partie méridionale ou une baisse de -18% est enregistrée en France depuis 1989. La principale menace pesant sur l’espèce est le dérangement humain, qui interfère sur le haut de plage, là où les activités de loisirs sont les plus importantes. La promenade du chien, la sortie à cheval, où le simple fait de piétiner les dunes sont autant d’éléments qui perturbent aussi bien les oiseaux fatigués par une longue migration, que les couples nicheurs essayant désespérément de construire leurs nids.
Pour voir les migrateurs...
Les salins d’Hyères, sont une importante zone de halte migratoire pour les petits échassiers en provenance d’Afrique. Bécasseaux, Gravelots, Chevaliers et autres Pluviers y trouvent des zones d’alimentation et de quiétude vitales dans leur progression vers la Scandinavie ou la Russie. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 18 mai à 09h00 aux Vieux salins. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.