Busard des roseaux © Aurélien AudevardLes ailes relevées, les pattes pendantes, un rapace est en maraude au-dessus des roselières. Son vol est léger, planant et direct mais peut soudainement virevolter vers le sol, lorsque ce dernier détecte une proie. Le Busard des roseaux prospecte les zones humides hyéroises à la recherche d’oiseaux souvent affaiblis, qu’il harcèle jusqu’à les capturer.

 

Qui est-il ?

Avec ses 1,20 mètres d’envergure, le Busard des roseaux est un rapace de taille moyenne mais le représentant le plus massif de sa famille. Il possède des ailes étroites, une longue queue et des pattes dénudées de taille conséquente. Sa petite tête montre un masque facial variable suivant l’âge et le sexe de l’oiseau. Le dimorphisme sexuel est relativement bien marqué. Comme chez beaucoup d’espèces de rapaces, les femelles sont nettement plus grandes avec un poids moyen de 840 grammes contre 630 chez les mâles. Ces derniers acquièrent leur plumage définitif vers l’âge de 3 ans, celui-ci est composé d’un dessus tricolore composé de brun sur le manteau, de noir sur le bout des ailes et de gris clair sur la queue et le reste de l’aile. La femelle et les jeunes sont quant à eux d’un brun beaucoup plus uniforme, les femelles adultes ne se différenciant que par un plumage et un iris plus clairs.
Le Busard des roseaux porte bien son nom puisqu’il se rencontre dans tous types de zones humides de basse altitude. Sa préférence l’oriente vers les grandes phragmitaies des étangs, des lacs, des marais côtiers, des salines abandonnées ou des rives des fleuves. L’espèce occupe une large aire de répartition, débutant de l’Ouest de l’Europe et de l’Afrique du Nord, jusqu’à l’Asie notamment au Japon, la Nouvelle-Guinée, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et un certain nombre d’îles des Océans Pacifique et Indien.

 

Lors de sa reproduction, il affectionne les marais de phragmites parsemés de boqueteaux. Depuis peu il colonise des milieux plus secs, si bien qu’on le retrouve dans les prairies de fauche, les cultures de colza, les landes humides ou les fourrés denses de ronces et d’ajoncs. Après des parades spectaculaires du mâle en haute altitude, un échange aérien de nourriture a souvent lieu entre le mâle et la femelle. Une fois les liens tissés, le nid est construit au sol par la femelle qui agence les matériaux apportés par le mâle. Quatre ou cinq œufs sont pondus au mois d’avril et couvés pendant au moins trente-six jours. Les poussins naissent souvent avec quelques jours d’intervalles, si bien que l’on observe une différence de taille entre l’aîné et ses frères. Malgré tout, il n’y a que peu d’agressivité et de concurrence dans la fratrie. Après quarante-cinq jours, les jeunes busards sont capables d’effectuer leur premier vol. Ils vont rester dans les environs du site de naissance pendant quelques mois, s’aguerrissant à la chasse de petits mammifères aquatiques, de jeunes oiseaux d’eau, de reptiles et d’amphibiens. Dès le mois d’août, les oiseaux européens vont entamer leur première migration vers l’Afrique avec un pic du passage migratoire dans le courant du mois de septembre. Ils peuvent alors parcourir des milliers de kilomètres pour rejoindre l’Afrique tropicale de la Mauritanie à l’Ethiopie et jusqu’au Zimbabwe plus au sud.

 

Sensible à la disparition et à la dégradation des zones humides, aux dérangements en période de reproduction et à l’utilisation des rodenticides (raticides), le Busard des roseaux montre malgré tout une stabilité de ses effectifs reproducteurs en France, avec 3000 à 6500 couples. Sa capacité à coloniser de nouveaux milieux de reproduction explique sans doute la stabilité de ses effectifs depuis 10 ans.

 

Pour le voir...

Ouvrez grand vos yeux, le Busard des roseaux est actuellement en migration. Le 1er et 2 octobre 2016, ce sont des milliers d’yeux qui se tourneront vers le ciel, dans toute l’Europe. L’EuroBirdwatch est un événement européen de BirdLife International créé en 1993 se déroulant chaque premier week-end du mois d’octobre. Il met en avant le phénomène de la migration. Des bénévoles vous accueilleront de 09h à 18h sur différents points d’observations notamment sur le site de Notre Dame de Consolation à Hyères et à la chapelle de Notre dame du Mai à Six-Fours-les-Plages. Enfin, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 06 octobre à 9h aux Salins des Pesquiers. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.

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