Des « hui » incessants, trahissent la présence d’un petit passereau. Après quelques minutes d’observations, la haie de tamaris et de pistachiers lentisques n’est pas simplement animée par un oiseau mais par une multitude de petits passereaux bruns, poursuivant avec hargne le moindre petit insecte. Les premiers assauts du froid ont eu raison des Pouillots véloces, qui fuient vers le sud, le long du littoral varois pour gagner des cieux plus cléments.
Qui est-il ?
Les pouillots sont des petits passereaux de taille relativement réduite et présentent un plumage assez uni et terne. Pour un œil non averti, ils peuvent facilement être confondus. L’identification du Pouillot véloce nécessite l’observation attentive de son plumage brun olive, de son sourcil crème, et d’une suffusion jaune sur la face et sous les ailes. Ses pattes sont brunes à noires, son bec est noir, ses ailes sont assez courtes, unies et sans barre alaire. Il ressemble beaucoup au Pouillot fitis, lui aussi commun en Europe, mais est plus rond, moins clair et a une voix bien différente. En effet, Il se reconnait facilement à son chant, une alternance rythmée de « tchip tchap tchip tchap... » qui lui a valu ses noms anglais (‘chiffchaff’) et allemand (‘zilpzalp’). Quant à son cri, c’est un « hui » monosyllabique, plus court et moins monotone que celui du Pouillot fitis.
Le Pouillot véloce est le plus commun de son genre, visible partout en Europe, dans les bois, les forêts, les parcs et les jardins, les bosquets et les haies. Après avoir courtisé en mars, sa belle de son chant caractéristique, le couple construit son nid en avril sur un arbre parfois au sol, sur des terrains légèrement inclinés, sur des talus, le long des chemins forestiers et dans les clairières. Le nid rond complètement fermé, est formé d’herbes sèches, de mousses et de feuilles et garni de plumes. La femelle y pond 6 ou 7 œufs et les couve pendant 13 ou 14 jours. Le mâle l'aide ensuite à s'occuper des petits avec des cadences de nourrissage pouvant varier entre 255 et 470 becquées par jour ! Après une quinzaine de jours, les jeunes sont assez grands pour quitter le nid. Le début de la migration a lieu dès la fin du mois d’août. Si la plupart de nos Pouillots véloces partent hiverner en Afrique ou dans la péninsule ibérique, certains restent sous les climats océaniques européens durant la mauvaise saison.
Le Pouillot véloce niche des Pyrénées à l’Oural, et jusqu’en Iraq suivant différentes sous espèces ou variations. En Espagne, il est remplacé par le Pouillot ibérique, alors qu’une autre espèce proche niche aux îles Canaries. Au-delà des monts Oural, il est remplacé par le Pouillot de Sibérie, considéré comme une sous-espèce de Véloce.
La France accueille entre 15 % et 25 % de la population européenne. Sa population montre cependant un déclin régulier et significatif depuis les années 90 avec un recul de moins 20 % sans que l’on ne puisse désigner de vraies causes (mécanisation des travaux forestiers, remembrements sévères, prédation accrue du Sanglier).
Pour le voir...
Ouvrez grand vos oreilles et vos yeux, les Pouillots véloces sont parfois autour de vous. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour les observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 26 octobre à 09h00 aux Salins des Pesquiers. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.