Bécassine sourde © Aurélien AudevardL’espèce dont nous allons vous parler et sans nul doute la plus secrète que l’on puisse rencontrer en France. Rares sont les observateurs ayant eu la chance de voir évoluer ce magnifique limicole au plumage cryptique. Ce sont les chasseurs qui lui ont attribué son nom pensant à tort, que cet oiseau possédait un handicap de surdité, puisqu’il décollait systématiquement dans leurs pieds. En réalité, la Bécassine sourde est une espèce unique et mystérieuse qui présente une énorme confiance dans son camouflage.

 

Qui est-elle ?

La Bécassine sourde est la plus petite des bécassines présentes dans le paléarctique avec sa vingtaine de centimètres et sa soixantaine de grammes. Comparée à sa cousine des marais, elle présente une corpulence 30% moins importante, si bien que les anglais, les allemands ou les suédois ont d’ailleurs retranscrit cette caractéristique dans le nom d’espèce. Outre sa petitesse, cette bécassine possède un bec nettement moins long, une tête plus large avec des joues barrées de lignes sombres surmontées par d’un double sourcil ocre. Quatre lignes crème longitudinales sur fond brun et noirâtre, traversent l’intégralité de son corps. En cas de danger imminent, elle sait parfaitement utiliser son plumage en s’alignant sur la végétation herbacée et en se couchant au sol comme figée, si bien qu’elle disparaît totalement. Ce n’est qu’au dernier moment, qu’elle s’enfuira silencieusement d’un vol direct, lent et papillonnant avant de retomber dans la végétation, comme si elle chutait. Bien souvent, vous ne reverrez plus notre oiseau même en le cherchant ! Ses apparitions diurnes et à découvert sont véritablement exceptionnelles, la Bécassine sourde préférant rechercher sa nourriture au crépuscule ou la nuit dans une végétation dense et protectrice.

 

Ses milieux de prédilection sont les tourbières, les marais faiblement inondés avec une végétation basse et inégalement répartie, parsemés de dépressions remplies d’eau, de vase et de végétaux en décomposition. Les marais pâturés ont la préférence de notre bécassine, surtout s’ils sont entourés de végétation comme les phragmites ou les joncs. Elle fréquente également les bordures d’étang, les prairies humides ou et parfois en halte migratoire certains milieux saumâtres.
Elle recherche sa nourriture par petits pas lents, en sondant à faible profondeur la vase. Lors de cette phase d’alimentation, elle oscille son corps de bas en haut dans un manège assez comique et rythmé mais l’arrêtant à la moindre alerte. Son alimentation est composée de proies animales invertébrées comme les mollusques, les vers, les insectes mais aussi de parties végétales comme les graines de végétaux aquatiques.

 

La Bécassine sourde est une espèce migratrice dont l’aire de reproduction s’étend du nord de la Scandinavie, à la Sibérie orientale ainsi que dans les zones subarctiques et boréales au-delà du 55 degrés nord. Sa reproduction commence dès le mois de mai par des parades aériennes et des chants. Le nid est construit dans un milieu humide, rehaussé de quelques centimètres par rapport à la nappe d’eau. Formé de tiges de carex et de feuilles diverses, il va accueillir quatre œufs couvés par la femelle durant vingt-quatre jours.

 

Comme pour beaucoup de limicoles, la migration débute dès le retour du froid avec notamment le gel des sols et de l’eau. Réalisée de façon solitaire et nocturne, la migration peut-être considérable pour un si petit oiseau, avec 2000 kilomètres à parcourir vers le sud-ouest pour rejoindre l’Europe de l’Ouest, voir pour certaines l’Afrique et le Moyen-Orient.
La vie de la Bécassine sourde a longtemps été un mystère et des interrogations demeurent encore sur sa répartition géographique, ses effectifs, sa reproduction ou sa migration. Plusieurs milliers d’oiseaux sont cependant prélevés à la chasse chaque année. 50 000 en 1998-1999 alors que 15 ans plus tard, les tableaux de chasse ont été divisés par deux pour une pression de chasse équivalente...

 

Pour la voir...

La Bécassine sourde est sans aucun doute l’un des limicoles les plus discrets de France et s’observe parfois sur les salins d’Hyères. Un oiseau très coopératif a d’ailleurs été vu durant ces dernières semaines sur le site des Vieux salins (voir photo). Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 07 décembre à 09h00 aux Salins des Pesquiers. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.

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