Avec les températures clémentes de ces derniers jours, le printemps semble frapper à notre porte et, les premiers chants d’oiseaux commencent à faire leur apparition. Des gazouillis très rapides sont lancés par un oiseau qui papillonne haut dans le ciel. Il est difficile de saisir toutes les subtilités de ce chant très rapide et complexe. Ces grincements et ces stridulations sont caractéristiques du Serin cini. Ce petit passereau aux couleurs flamboyantes semble annoncer de ses longues strophes précipitées, la fin de l’hiver !
Qui est-il ?
Avec ses 12 centimètres et sa dizaine de grammes, le Serin cini est le plus petit oiseau de la famille des fringilles. Son bec court, pointu est brun ou de couleur sombre. Le plumage du mâle est assez étincelant avec les parties supérieures vert jaunâtre, striées de brun foncé, avec le croupion jaune vif. Deux barres alaires crème ou jaunâtres sont présentes sur l’aile. Sur les parties inférieures, le menton, la gorge et la poitrine sont jaune vif. L’abdomen, le bas-ventre et les couvertures sous-caudales sont blancs. Les côtés de la poitrine et les flancs sont striés de noir. La femelle a des couleurs nettement plus ternes sur l’ensemble de son plumage.
Monogame, notre petit passereau se reproduit de mars à août, avec souvent deux nichées élevées durant la saison de reproduction. Le nid est construit par les deux partenaires à environ 5 mètres de hauteur dans un conifère, le mâle s’occupant d’apporter de nombreuses petites brindilles, de fines racines, de la mousse, du crin, des tiges, du duvet, des plumes et des poils d’animaux. La femelle quant à elle organise la construction du nid, en mettant les matériaux les plus grossiers pour façonner les contours et en incorporant les plus doux pour tapisser la coupelle qui va accueillir les quatre œufs. La couvaison incombe à la femelle et dure deux semaines. Comme de nombreux passereaux, la croissance des oisillons est rapide et ils sont prêts à s’envoler au bout d’une vingtaine de jours.
Le Serin cini se nourrit souvent au sol de graines, de pousses tendres ou de fleurs de nombreuses espèces de plantes mais aussi de bourgeons. De petits invertébrés comme les hémiptères, les larves de phalènes, ou des araignées peuvent être capturés et consommés à l’occasion.
Notre serin occupe toute l’Europe et une large partie du Paléarctique occidentale, se rencontrant sur des latitudes variées, allant des îles Canaries jusqu’à Saint-Pétersbourg ! Il est cependant absent des îles Britanniques, de l’Islande, de la Fennoscandie. Espèce thermophile, il prospère dans les régions méditerranéennes. Ses milieux de prédilection sont les habitats semi-ouverts naturels ou urbains avec quelques grands arbres comme le maquis, la garrigue, les vergers, les forêts claires ou les parcs des villes. Les populations nordiques sont bien souvent migratrices, rejoignant le sud de l’Europe à la mauvaise saison alors que nos nicheurs français tendant à hiverner dans la péninsule ibérique, sur le pourtour méditerranéen, la Vallée du Rhône et l’Ouest de la France entre la pointe bretonne et l’estuaire de la Gironde.
L’utilisation d’herbicides dans l’agriculture intensive ou dans les villes et les villages pourrait être à l’origine d’un déclin modéré observé depuis maintenant une quinzaine d’années.
Pour le voir...
La Serin cini est un oiseau nicheur très commun sur la commune d’Hyères. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 22 Février à 08h45 aux Vieux salins. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.