Du haut de son petit arbuste, un oiseau s’égosille à intervalle régulier. La cascade de notes métalliques qu’il émet, est assez originale et ne laisse que peu de doute sur l’identité de notre chanteur. Bien en évidence, le Bruant proyer ne cherche pas à se cacher bien au contraire, il est là pour se montrer et séduire celle qui voudra bien le rejoindre.
Qui est-il ?
Le Bruant proyer est le plus gros de tous les bruants présents en Europe avec une taille de 18 centimètres et un poids de 60 grammes ! Il appartient à la famille des emberizidés qui compte pas moins de 176 espèces présentent sur l’ensemble de la planète.
Outre sa taille inégalée, il se distingue par sa coloration fauve rappelant une femelle de moineau. Il en diffère par son gros bec conique jaune, ses pattes orangées, son dos terreux contrastant avec le blanc de sa poitrine, parsemé de stries longitudinales brun foncé. Il ne possède pas de marque blanche sur les bords de sa queue et il n’existe aucun dimorphisme chez cette espèce, ce qui l’en distingue de toutes les autres espèces de bruants.
C’est une espèce des plaines agricoles, des landes, des zones de transition entre les marais, les prairies et les cultures mais aussi des grands espaces herbeux ouverts comme les terrains d’aviation. La présence de petits perchoirs est indispensable à notre oiseau pour qu’il puisse surveiller son domaine et marquer son territoire de son chant si caractéristique.
Le Bruant proyer est nicheur très répandu en Europe qui se rencontre des îles canaries à l’ouest, jusqu’en Asie centrale à l’est. Au nord, on le retrouve à des latitudes élevées, jusqu’en Ecosse, au Danemark, en Lituanie ou en Russie.
La saison de reproduction du Bruant proyer débute en mars, par ses chants inlassablement répétés, mais les femelles ne rejoignent les mâles qu’en avril. Les ailes frémissantes, les pattes pendantes, le mâle s’excite dès la venue d’une femelle en effectuant des vols planés. C’est une période agitée durant laquelle, il n’est pas rare de voir un mâle s’accoupler avec plusieurs femelles. Le nid est habituellement construit par la femelle, au sol à l’abri d’une touffe d’herbe souvent au pied d’un buisson. De la taille d’un nid de merle, 4 à 5 œufs sont déposés dans une assise fabriquée de petites brindilles, de radicelles, de tiges d'herbes sèches, de feuilles et de crins. L’incubation réalisée uniquement par la femelle, dure environ de 12 à 14 jours. Le mâle ne participe guère aux activités de couvaison et de nourrissage, il préfère laisser sa compagne s’occuper de ces besognes et préfère monter la garde tout en chantant. Les jeunes bruants quittent le nid au bout de deux semaines, trainant dans l’herbe à l’affût des ravitaillements composés de vers, de mollusques, d’orthoptères, de chenilles, ainsi que de graines d’orge, de blé ou de chénopodes. Ces dernières prendront une place très importante dans le régime alimentaire des adultes notamment durant l’hiver.
Dès la fin du mois d’août, les premiers mouvements migratoires ont lieu pour les populations soumis aux climats les plus rigoureux, alors que les populations méridionales ont tendance à hiverner sur place.
Comme beaucoup d’espèces liées aux milieux agricoles, le Bruant proyer montre un déclin prononcé en Europe et fait partie des cinq espèces les plus touchées par les effets néfastes des insecticides, des herbicides ou des pratiques agricoles intensives.
Pour voir les migrateurs...
Le Bruant proyer fait partie des nombreux migrateurs qui transitent par les salins mais aussi de l’avifaune nicheuse de la commune d’Hyères. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour les observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire leur connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue les 08 et 11 mars à 08h45 aux salins des Pesquiers. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.