Le combattant varié est un oiseau discret avec un comportement farouche sous nos lattitudes. Pourtant c’est un oiseau assez gros de la taille d’une poule, typique des zones humides.
C’est une espèce migratrice au plumage extraordinaire lors de la période amoureuse (période nuptiale). C'est-à-dire au printemps. En effet, les individus arborent une collerette de plumes autour de la tête et, sur les côtés de la tête, des touffes de plumes (oreillons) érectiles comme la collerette. La coloration de ces plumes ornementales varie du blanc au gris, au roux et au noir avec des stries et des barres. Il y a souvent une différence entre la couleur des oreillons et celle de la collerette. En ce qui concerne le reste du plumage, le dos est brun tacheté contrastant avec le ventre blanchâtre. La face est nue et jaunâtre poursuivie par un bec assez long, jaune à rougeâtre. Les pattes sont jaune verdâtre. La femelle n'a pas d'ornements. Le dessus est brun écaillé, la poitrine est barrée, plus claire. En hiver, le mâle ressemble beaucoup à la femelle mais il est plus grand.
Malheureusement chez nous, il passe souvent avec son plumage d’hiver moins exubérant mais avec, malgré tout, de nombreuses nuances.
Il vit au sein des marais et des étangs, soit en pleine eau ou à sa lisière. Dans tout les cas, tous les sites qu'il fréquente sont liés à la proximité de l'eau ; que ce soit les marais humides, les tourbières ou au bord des plans d'eau douce. Il peut fréquenter les bords vaseux des plans d'eau douce ou saumâtre, les rizières et les prairies inondées. On peut parfois l'observer sur les vasières de marée basse ou au voisinage des côtes marines plates.
Son aire de reproduction se situe au nord de l’Europe, notamment en Scandinavie. Il niche alors en colonie au sein des paysages de toundra et des zones humides. De véritables « arènes » de reproduction sont alors formées.
En effet, les mâles sont polygames. En avril-mai, ils se réunissent traditionnellement en ses lieux appelés arènes ou leks, où ils paradent et se livrent à des combats fictifs dans le but de séduire des femelles (d’où son nom de combattant !). Ils se défient, plumage hérissé et ailes battantes, se saluent puis se figent tels des automates. Puis, après ses joutes, le nid est construit au sol avec de l’herbes sèches.
Les poussins sont nidifuges : c’est à dire qu’ils sont capables de quitter le nid seulement quelques heures après l'éclosion !!
Le combattant varié fouille la vase à la recherche de vers et de sangsues et brise la carapace des crevettes d'eau douce, des écrevisses et des insectes. Il mange également des petits poissons et consomme des éléments végétaux tels que les racines, les graines, les baies et parfois les céréales.
Nous sommes donc parfaitement à la bonne époque pour l’observer durant les mois de Mars et Avril. On a toutes les chances de l’apercevoir par une belle journée en ne faisant aucun bruit et en regardant au loin au sein d’un bassin.
Au niveau régional, c’est une espèce considérée comme peu fréquente car très localisée aux grandes zones humides (Camargue, étang de Berre, salins de Hyères,...). On peut penser que le recul des zones humides, notamment la disparition de nombreux marais de petite taille ou leur aménagement a entraîné une baisse de la population européenne.
L'espèce est de ce fait menacée par la disparition des habitats, ainsi que par la modification des pratiques agricoles et d'élevage, l'intensification des cultures et la chasse.
Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux Provence-Alpes-Côte d’Azur en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. Les prochaines sorties sont prévues les 6,12, 19 et 26 avril à 08h45 sur les vieux salins et les 30 Mars, 8, 13, 20 et 29 avril à la même heure aux salins des Pesquiers.
Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.