Un chant flûté et mélodieux s’élève du haut d’un peuplier en bordure du Gapeau. Le son est fort, puissant et bien clair. La strophe est courte (4 notes en moyenne) mais répété à intervalles réguliers. Pas de doute, les Loriots d’Europe sont de retour. Migrateur, le Loriot revient dans notre région dès les premiers jours d’avril. Son retour coïncide généralement avec l’apparition des feuilles sur les arbres, ce qui lui fournit une cachette idéale à l’abri des regards.
Qui est-il ?
Le mâle de Loriot d’Europe ne peut être confondu avec aucun autre oiseau. Avec son plumage jaune vif et noir, il pourrait presque faire penser à un oiseau des forêts tropicales que l’on voit dans les documentaires animaliers. Il s’agit pourtant bien d’une espèce européenne comme son nom l’atteste. C’est le seul représentant européen de sa famille (les Oriolidés), qui compte 38 espèces à travers le monde.
De la taille d’un merle, le corps et la tête du mâle de Loriot sont jaune-or manquant un fort contraste avec les ailes et la queue de couleur noire. Le bec est légèrement rougeâtre et les lores (partie reliant l’œil au bec) sont noirs. Le plumage de la femelle est plus discret avec des tons verts-olives plus ternes à la place du jaune et du brun foncé là où le mâle est noir. Malgré ses couleurs éclatantes, le Loriot d’Europe, reste difficile à entrevoir car il affectionne particulièrement les frondaisons denses, dans lesquelles il passe le plus clair de son temps. Il ne vient que rarement au sol. Ainsi, comme pour beaucoup de passereaux, c’est avant tout à son chant que l’on repère le Loriot. Dès leur arrivée sur les sites de reproduction, les mâles entonnent ainsi leur ritournelle flûtée caractéristique qui nous signale leur présence.
Les couples s’installeront préférentiellement dans forêts riveraines des cours d’eau (vieilles ripisylves), ou des alignements d’arbres bordant les eaux libres. Le nid est installé à bonne hauteur (6m en moyenne, mais jusqu’à 20m) dans la fourche d’une branche. Il s’agit d’une sorte de hamac suspendu de 6 à 7 centimètres de profondeur sur 8 à 10 cm de diamètre. Il est constitué de lanières de toutes sortes (feuilles, pailles, écorces) mêlées de crins, de fils d’araignées et de mousses. Il faut compter une petite semaine pour la construction ce petit berceau si solide, qu’il peut être utilisé plusieurs années de suite. A peine l’ouvrage achevé, le femelle y dépose ses 4 œufs qu’elle couvera seule. Les jeunes loriots seront ensuite nourris par les deux parents qui peuvent aller chercher la nourriture jusqu’à 3 kilomètres autour du nid.
Mais gare à celui qui s’approchera trop près de la progéniture du couple. Tout intrus sera pourchassé sans relâche. Qu’il s’agisse d’un geai, d’un rapace, voire même d’un écureuil, tous subiront les assauts du mâle jusqu’à ce qu’ils s’éloignent suffisamment du nid et ne représentent plus un danger.
Les Loriots se nourrissent essentiellement d’insectes de toute sorte : coléoptères, chenilles, papillons, pucerons, sauterelles... mais ils sont aussi particulièrement friand de cerises lorsque celles-ci sont bien mûres.
Dès la fin juillet, ils commencent à quitter nos latitudes, mais la plupart partira courant Août. Ils iront hiverner dans les paysages de savane d’Afrique de l’Est, du Kenya à l’Ouganda et jusqu’en Afrique du Sud.
Où le voir :
C’est en ce début de printemps, lorsque le feuillage n’est pas encore trop dense que vous aurez le plus de chance de l’apercevoir. Privilégiez les bords de rivières ou de cours d’eau, c’est là que vous aurez plus de chances de croiser sa route... ou de l’entendre.