Avril est un mois faste pour les amoureux des oiseaux, avec le retour des migrateurs transsahariens en provenance de leurs lointains quartiers d’hivernage africains. Dans quelques semaines loriots, rolliers, et autres guêpiers auront bientôt rejoint l’Europe pour perpétuer leurs espèces.
Quelques passereaux insectivores font également partis de ce voyage, qui va les mener jusqu’au nord de l’Europe. Le Tarier des prés est l’un de ces fantastiques et fragiles migrateurs, qui transitent par la côte méditerranéenne, avant de rejoindre les prairies humides des Hautes-Alpes ou de Scandinavie.
Qui est-il ?
De la taille d’une mésange, le Tarier des prés est un passereau rondouillard à queue courte, de couleur brune, au bec et aux pattes noires. Le mâle se distingue de la femelle par son sourcil blanc, les côtés de la tête sombres et sa poitrine orangée. Sa queue noire bordée de blanc à sa base est visible, seulement en vol. Les ailes brunes et noires portent une tache alaire blanche typique.
Souvent perché au sommet de la végétation, il hoche nerveusement la queue tout en restant attentif aux moindres mouvements détectés sur son territoire. Il chasse uniquement des insectes comme les coléoptères, les diptères, les orthoptères, les lépidoptères et à l’occasion des invertébrés comme les escargots ou les vers. Des baies peuvent également complétées son régime alimentaire en période migratoire.
Les oiseaux que nous rencontrons sur le littoral varois, n’y nidifient pas. Le Tarier des prés aime l’altitude et possède une distribution qui s’étend des îles britanniques à la Sibérie occidentale notamment jusqu’à 70° de latitude nord. En Europe, les plus importantes populations se trouvent en Russie, en Biélorussie, en Pologne, en Ukraine ou en Roumanie. Ceci s’explique par la qualité et la quantité de milieux favorables à sa nidification : prairies humides et bocagères d’altitude, tourbières à molinies, lande herbacée genêts et à bruyères, friches et prairies d’alpage jusqu’à 2000 mètres.
Le nid bien dissimulé dans la végétation herbacée, est construit au sol, d’herbes sèches, de fibres végétales, de crins et de mousses. La présence d'un perchoir à proximité immédiate, apparaît très importante pour la surveillance du nid et de ses alentours. Cinq ou six œufs sont couvés durant deux semaines. Il faut tout autant de jours pour que les jeunes sortent du nid. A l’âge de six semaines, les jeunes oiseaux sont indépendants et des groupes familiaux se constituent dès le mois de juillet. Les départs vers les sites d’hivernage en Afrique tropicale interviendront dès la mi-août.
En France, les plus gros noyaux de populations se retrouvent dans le Massif central, les Pyrénées et les Alpes. Depuis les années 70, le Tarier des prés subit un fort déclin si bien qu’il a disparu de nombreuses régions françaises pour être désormais classé comme « vulnérable ». Cette détérioration est liée aux changements dans les modes de gestions agricoles notamment les fauches précoces et trop fréquentes qui provoquent une mortalité inévitable des nichées, l’emploi des engrais et des pesticides qui affectent les ressources alimentaires, ou les cultures céréalières qui banalisent les milieux.
Pour le voir...
Le Tarier des prés est présent uniquement aux périodes migratoires sur la frange littorale varoise. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 26 avril à 08h45 aux Vieux salins. Réservations au 04.94.01.09.77.