La chaleur de ces premiers jours de juin, permet à bon nombre d’insectes d’émerger. Papillons, libellules, sauterelles, cigales sont les êtres les plus visibles et les plus connus, mais certains ne sont parfois pas ceux qu’on imagine. Une sorte de petit insecte mi papillon, mi libellule fait des va-et-vient le long des chemins secs des salins. Ce petit éclair jaune, au vol chaloupé et agile est en fait une curiosité de la nature. L’Ascalaphe soufré se pose enfin laissant admirer ses ailes étonnantes aux colorations jaune citron.
Qui est-il ?
Avec une envergure de 45 à 55 mm, l’Ascalaphe soufré est un insecte de la famille des névroptères, à mi-chemin entre les papillons ou les libellules. Il en diffère par ses longues antennes se finissant par des sortes de massues que l’on appelle « boutons ». La tête, le thorax et l’abdomen sont robustes et très poilus. De couleur noir, ce dernier est terminé chez le mâle, de cerques, formant des crochets qui lui permettent de saisir les femelles en vol.
Les ailes sont vivement colorées et sont d’un beau jaune vif tendant vers le fluorescent ! Les ailes postérieures sont triangulaires et possèdent une tache noire qui s’étire tout le long de l’abdomen. On peut noter un nombre spectaculaire de nervures sur ces ailes, le différenciant nettement des libellules.
L’Ascalaphe soufré fréquente des milieux lumineux, herbeux notamment les pelouses sèches sur substrat calcaire, les éboulis rocheux, les versants ensoleillés des montagnes, les prairies ou les chemins caillouteux, secs et sableux aux fossés couverts de plantes folles. Il peut aussi se trouver dans des secteurs humides, mais hors d'eau. L'espèce est peu fréquente à basse altitude et se montre en général entre 300 et 1500 mètres. On le rencontre dans la moitié sud de la France selon une ligne Bordeaux-Genève. Plus au nord, il n’est vraiment présent que dans l’est du Bassin Parisien.
La reproduction de notre insecte commence en un ballet étrange où mâles et femelles s’assemblent. La femelle dépose ensuite ses œufs à la base de grandes herbes sur deux rangées parallèles. Dès leur éclosion, les larves pourvues d’énormes mandibules vont se cacher sous les pierres. C’est entre avril et juin, après deux ans de vie larvaire, que notre insecte va se transformer à l’intérieur d’un cocon de soie, pour trouver sa forme adulte.
L’Ascalaphe soufré est actif uniquement de jour et possède un régime carnivore. Il consomme de petites proies, principalement des diptères, tels que les mouches, les moucherons, les moustiques ou les chironomes.
Les Ascalaphes sont des insectes magnifiques, étranges et qui incitent à la curiosité. Même s’ils sont faciles à identifier, ils n’en demeurent pas moins méconnus. Dix espèces sont présentes en France dont deux ont tout récemment rejoint l’entomofaune nationale en 2012.
Pour le voir
L’Ascalaphe soufré est une espèce commune que l’on rencontre assez facilement dans le Var au printemps. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance ou celle d’un proche cousin, en compagnie de spécialistes de la nature. La prochaine sortie est prévue le 14 juin à 08h45 aux Salins des Pesquiers. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.