C’est l’un de nos grands migrateurs, symbole de la fertilité, portant des bébés dans les légendes germaniques. Ces croyances ont largement contribué à sa préservation, poussant les populations à encourager sa nidification sur les toits de leurs maisons, apportant aussi bien la fertilité que la prospérité. Même si elle n’est plus en danger aujourd’hui, il ne faut pas oublier que la Cigogne blanche a bien failli disparaître de l’avifaune française au 20e siècle…
Qui est-elle ?
Avec une envergure comprise entre 1,80 mètre à 2 mètres, la Cigogne blanche est un grand échassier d’un poids conséquent de 3,5 kilogrammes. Peu difficile à identifier, sa couleur blanche est caractéristique mais seules les ailes sont noires. Le bec, de forte taille et les grandes pattes sont rouges. En vol, ce grand voilier montre un long cou démesuré, de longues ailes larges très digitées et des pattes dépassant de la queue.
Son habitat est principalement constitué de milieux ouverts de basse altitude où la présence de zones humides est primordiale. En effet, elle fréquente avec prédilection les vallées fluviales, les marais ouverts doux à saumâtres, les zones bocagères humides caractérisées par une mosaïque d’habitats, tels que les prairies de fauche, les prairies pâturées et les cultures, dont le mode d’exploitation est extensif. C’est dans ce type d’habitat très riche, qu’elle trouve en marchant une nourriture abondante et variée. Strictement animal, son régime alimentaire se compose d’insectes (coléoptères et orthoptères), de mollusques, de vers de terre, de crustacés (écrevisses). Les vertébrés occupent également une part importante de ses menus avec des préférences pour les micromammifères, les amphibiens, les reptiles et parfois même certains poissons et quelques oisillons ou œufs découverts au hasard.
La Cigogne blanche est une espèce anthropophile, qui s’accommode donc de la présence de l’homme. Peu farouche, elle niche le plus souvent en colonies, dans ou près des villages à proximité de son aire de chasse. Elle peut utiliser une cheminée d’un bâtiment, un pylône électrique, une plateforme mise à sa disposition, ou de façon plus naturelle un arbre de belle taille, pouvant supporter le poids du nid. En effet celui-ci étant réutilisé et rechargé chaque année, il peut peser plusieurs centaines de kilos. En 2015, un nid alsacien a d’ailleurs atteint le poids record d’une tonne trois cents ! La reproduction commence dès l’arrivée de migration en février et mars. Les rencontres entre mâles et femelles sont souvent ponctuées de moments bruyants et sonores, les partenaires émettent alors des claquements de becs, appelés craquètements, semblables à des bruits de castagnettes. Après l’accouplement, 4 à 5 œufs sont incubés durant un peu plus d’un mois par les deux membres du couple. Les éclosions ne sont pas simultanées et s’échelonnent durant une dizaine de jours. Après dix semaines d’élevage, les jeunes sont aptes à l’envol pour découvrir leur environnement proche mais retrouveront la sécurité du nid pour la nuit. Peu à peu, les liens avec celui-ci vont s’estomper et les familles vont s’installer sur des secteurs riches en nourriture avant le grand départ migratoire pour l’Afrique. Celui-ci intervient dès le début du mois d’août. Il est rempli de nombreuses embuches et risques mortels. L’électrocution, la collision sur les lignes électriques et les tirs illégaux sont le trio mortel majeur. Des efforts remarquables sont réalisés chaque année notamment par Enedis, qui sécurise désormais la totalité des pylônes ayant causés des électrocutions ou des collisions avec des oiseaux.
Largement menacée entre 1970 et 1990 puisqu’il ne restait que 9 couples en 1974, la population française est en nette augmentation depuis avec 2200 couples. Les populations sont principalement concentrées dans le nord-est dont le bastion est l’Alsace, dans l’Ouest entre la Loire Atlantique et la frontière espagnole, la Camargue et le bassin du Rhône.
Pour la voir…
La Cigogne blanche est présente dans toute l’Europe et migre le long du littoral méditerranéen. Vous pourrez peut-être l’apercevoir le long des salins, du cours du Gapeau, des prairies du plan du Pont ou de la Lieurette. Peut-être aurez-vous aussi l’occasion de la découvrir, lors des sorties nature dans les salins de Hyères, organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Des sorties crépusculaires sont prévues le 16 août à 19h00 aux Vieux salins et le 17 août à 19h00 aux salins des Pesquiers. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.