C’est vers la mi-octobre, alors que le froid gagne l’Europe centrale que les passereaux quittent leurs sites de reproduction. Des centaines de milliers d’oiseaux transitent donc vers l’Ouest de l’Europe en contournant les Alpes par le sud, puis traversent l’Italie et la partie méridionale de la France. De nombreuses espèces suivent cette voie migratoire mais la plus commune et la plus représentée est sans aucun doute le Pinson des arbres, fringille aux couleurs délicates et au chant mélodieux.
Qui est-il ?
Avec ses quinze centimètres et sa vingtaine de grammes, le Pinson des arbres est un passereau élégant, commun et facilement reconnaissable. Le mâle adulte en plumage nuptial a les parties supérieures d’un brun-marron chaud, avec un casque d'un gris-ardoise bleuté de la tête jusqu’au cou, excepté le front qui est noir et les joues rousses. Ses ailes sont noires bordées de pâle avec notamment une nette barre alaire blanche. Son croupion est d’un vert olive éclatant. Enfin, son bec conique est gris bleu. Les parties inférieures, notamment la poitrine et les flancs sont rosées avec des nuances roussâtres. La femelle quant à elle, montre un plumage beaucoup plus brun terne avec la tête et le dessous d'un beige nuancé de gris. Les deux sexes présentent une longue queue bordée de blanc sur les plumes les plus externes.
Espèce du continent eurasiatique, le Pinson des arbres est largement répandu à travers l’Europe, jusqu’en Sibérie centrale, notamment jusqu’au lac Baïkal. Il fréquente aussi bien les régions boréales, tempérées que méditerranéennes et cela jusqu’en montagne où il peut nicher jusqu’à 2500 mètres. On le retrouve aussi, sous différentes sous espèces en Afrique du Nord, aux Açores, à Madère et aux Canaries. Il affectionne les parcs, les jardins, les vergers, les espaces arborés semi-ouverts même au cœur des villes et des villages mais aussi le bocage. S’il a une affection particulière pour des peuplements âgés, il choisit aussi bien les essences résineuses que feuillues.
Principalement granivore, notre oiseau se nourrit de végétaux et de leurs fruits pendant la période hivernale: graminées, céréales, semences de conifères, graines d’aulnes, de hêtres ou samares d’érables. On le retrouve volontiers près des mangeoires fouillant le sol, pour dénicher quelques graines de tournesol oubliées des mésanges. A la belle saison et durant la période de reproduction, il se nourrit et alimente sa nichée d’invertébrés et de leurs larves.
Dès la fin du mois de mars, la reproduction commence et le mâle émet son chant caractéristique, répété inlassablement sur tout son territoire, qu’il défend vaillamment contre tout intrus de son espèce. La construction du nid, revient donc à la femelle. Placé assez haut dans un arbre, dans une fourche ou simplement posé sur une branche, le nid en forme de coupe, est une merveille d’architecture et de camouflage. A l’extérieur, il est réalisé de mousses, de fibres végétales, le tout étant lié avec des soies d'araignées et conforté par des lichens. L’intérieur est quant à lui tapissé de plumes et de crins. 4 à 5 œufs sont couvés de 12 à 14 jours. Les deux parents participent ensemble à l'élevage des jeunes qui dure environ une quinzaine de jours. Une fois la première nichée émancipée, le couple peut entamer une seconde nichée si la saison le lui permet.
Avec de 7 à 11 millions de couples nicheurs, le Pinson des arbres est une espèce nicheuse très commune en France occupant la quasi-totalité des mailles prospectées lors de la réalisation de l’Atlas des oiseaux nicheurs. Même si ces populations restent stables, il reste une espèce au cœur de trafics, très prisée des collectionneurs ou des braconniers qui le capturent pour son chant, son plumage mais aussi pour le consommer.
Un bel oiseau victime du braconnage…
Le Pinson des arbres est présent durant toute l’année sur la commune d’Hyères, avec notamment le renfort de nombreux hivernants à la mauvaise saison. De nombreux braconniers sévissent actuellement dans les lieux parfois publics et privés, en capturant ou tuant illégalement de nombreux passereaux (rougegorges, fauvettes, pinsons, chardonnerets). Filets, pièges métalliques en forme de demi-lune, matoles, appareil sonore émettant des cris d’oiseaux autant d’installations que vous devez signaler impérativement à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage. Leurs recommandations sont simples : ne pas intervenir, noter le maximum d’information sur le lieu et l’heure de découverte de ces engins meurtriers et les contacter rapidement au 04 94 68 76 59.