Grive musicienne © Aurélien AudevardC’est au lever du jour dans un ciel d’octobre chargé de nuages, que l’on entend des « tsic » brefs et incisifs. Haut dans le ciel, des passereaux de grande taille par groupes de quatre ou cinq oiseaux filent vers l’ouest après avoir contournés la presqu’île de Giens. Certains d’entre eux s’arrêtent après une longue nuit de migration pour s’alimenter d’olives, de graines de pistachiers ou de quelques escargots trouvés dans les sous-bois. Caché au sol, un oiseau de belle taille à la poitrine blanche ponctuée de petites tâches en forme de cœur, fouille le sol à coups de bec. Ce turdidé n’est autre que la Grive musicienne, espèce malheureusement très appréciée des chasseurs, en route vers ses quartiers d’hivernage dans la péninsule ibérique.

 

Qui est-elle ?

La Grive musicienne est un passereau d’une vingtaine de centimètres pour un poids de 75 grammes environ. Comme tous les turdidés, elle possède de longues pattes de couleur chair qui lui permettent de se déplacer aisément au sol pour rechercher sa nourriture. La couleur brune de son manteau lui permet un camouflage idéal lorsqu’elle est au sol ou dans la végétation. Sa poitrine à l’inverse, est blanche teintée de chamois jaunâtre, parsemée de tâches sagittées, s’étalant jusque sur les flancs. Sa tête est ronde, pourvue de gros yeux noirs cerclés de blanc et d’un bec court mais robuste. Même si parfois elle peut être peu farouche, elle n’en reste pas moins discrète, s’immobilisant au moindre danger puis retournant à ses besognes après quelques minutes. En vol, la Grive musicienne émet son « tsic » caractéristique mais présente aussi une couleur rousse sur le dessous de ces ailes.

 

C’est au cours du printemps que ce magnifique oiseau devient un infatigable chanteur et porte si bien son nom. On l’entend dans les premières heures du jour ou bien juste avant le coucher du soleil. Son chant puissant est composé de notes variées, sifflées et flûtées, audible à plusieurs kilomètres. La typicité de celui-ci tient dans la répétition des notes, généralement de 2 à 6 fois chacune. Une fois le couple formé, le nid est construit dans un arbre dense, de préférence dans un conifère à une hauteur de 2 à 3 mètres. Le nid est réalisé d'herbes sèches, de tiges et de mousses. L’intérieur est tapissé d'une couche de boue séchée et de fibres de bois. La femelle pond de 3 à 5 œufs qu’elle couve durant 13 jours. Les poussins restent au nid durant 15 jours et sont alimentés par les deux parents. Ils resteront dépendants de ceux-ci pendant 2 à 3 semaines supplémentaires.

 

Le régime alimentaire de la Grive musicienne est principalement constitué d’invertébrés durant la belle saison. Les mollusques, les insectes, les araignées, les myriapodes, les lombrics sont ses proies favorites. Elle est connue pour utiliser une technique originale pour consommer les escargots. En effet, elle se sert d’une enclume pour briser les coquilles en les frappant avec son bec, sur une pierre ou une racine. Cette enclume est utilisée très régulièrement si bien qu’un amoncellement de coquille trahi bien souvent la présence de notre oiseau. En automne et durant l’hiver, elle se reporte sur les fruits de saison comme les baies de genévrier, de sorbier, les mûres, les olives ou les raisins.

 

La Grive musicienne occupe une grande diversité d’habitats boisés plus ou moins humides pendant la reproduction : le bocage, les taillis, les ripisylves, les forêts feuillues tempérées et de conifères, de plaine et de montagne, les sous-bois denses, les parcs et les jardins. En hiver, on la retrouve aussi dans la garrigue ou les zones cultivées.

 

Elle a une aire de distribution vaste et se reproduit dans une grande partie du continent européen à l’exception de l’Islande et des îles méditerranéennes. Sa limite d’aire au nord se situe entre la Fennoscandie et la Russie, puis de la Turquie jusqu’au nord de la péninsule ibérique dans sa limite sud. En France, elle occupe tout le territoire à l’exception de la Corse et du pourtour méditerranéen notamment en dessous de 500 mètres. Ses effectifs sont estimés dans une fourchette de 1 à 2 millions de couples.

 

Particulièrement « appréciée », la musicienne avec les trois autres espèces de grives fait partie des espèces les plus chassées en France avec 4,5 millions d’oiseaux prélevés chaque année !

 

Pour la voir…

La Grive musicienne est une espèce commune à l’automne sur les salins d’Hyères et un nicheur du haut Var ou du massif de la Sainte-Baume. Les oiseaux qui gagnent notre département à l’automne proviennent principalement d’Europe centrale, des pays baltes ou de l’est de la Scandinavie. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 02 novembre à 09h00 aux salins des Pesquiers. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.

 

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