Dix ans après l’Accord de Paris, la trajectoire climatique mondiale s’éloigne dangereusement de l’objectif de +1,5 °C. Les engagements actuels des États nous mènent vers un réchauffement compris entre +2,6 et +3,1 °C. Face à cette urgence, la LPO appelle la France à porter haut l’ambition écologique de la COP30, qui se tient du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, au Brésil.
Restaurer la nature
En tant que représentant français de BirdLife International, la LPO appelle à une mobilisation forte et cohérente de la communauté internationale lors de la COP30, opportunité historique de réconcilier les politiques de préservation du climat et de sauvegarde de la biodiversité, en s’appuyant sur des solutions fondées sur la nature. Nous demandons notamment l’adoption d'indicateurs reconnus comme la Liste rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN pour suivre les progrès en matière de restauration des écosystèmes naturels, indispensable pour limiter les effets du réchauffement climatique et stopper l’effondrement du vivant.
Pays hôte de la COP21 et artisan majeur de l’Accord de Paris, la France doit aujourd’hui réaffirmer son ambition climatique. Cela implique de renforcer ses engagements nationaux, d’accélérer la mise en œuvre de mesures concrètes, et de jouer un rôle moteur dans les négociations internationales. Alors que l’Union européenne vient d’adopter des objectifs de réduction des gaz à effet de serre avec une flexibilité préoccupante, il n’est plus acceptable de ralentir davantage.
Le changement climatique est déjà là
Les impacts du dérèglement climatique sont bien réels :
- 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée.
- 1 800 feux de forêt ont ravagé près de 20 000 hectares en France en 2025 (source : ONF).
- Les événements climatiques extrêmes se multiplient, comme l’ouragan Melissa ou le cyclone Chido à Mayotte.
- Le recul du trait de côte menace 8 000 hectares d’ici 2050 et jusqu’à 500 000 hectares d’ici 2100, affectant potentiellement 450 000 logements (source : CEREMA).
En juillet 2025, la Cour internationale de justice a rendu un avis consultatif historique : les États ont l’obligation juridique de protéger le système climatique mondial et de limiter le réchauffement à +1,5 °C. Cet avis renforce la légitimité des revendications portées par la société civile et les ONG environnementales.
Source : Site LPO France.