La Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères (SFEPM) vient de terminer, avec ses partenaires associatifs, dont la LPO PACA, une grande étude participative sur les campagnols aquatiques. Des centaines d’observateurs ont prospecté pas moins de 10 000 portions de milieux humides. Bilan : des espèces mieux connues... et menacées.
Les campagnols aquatiques (ou « semi-aquatiques ») sont des petits rongeurs vivant dans les rivières, étangs et marais. Ils sont deux, très difficiles à différencier : le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus) et le Campagnol terrestre « aquatique » (Arvicola amphibius). Mesurant 10 à 20 cm de long et pesant 100 à 300 grammes, ils nagent et plongent remarquablement, se nourrissent de plantes et s’abritent dans un terrier à entrée subaquatique.
De 2009 à 2014, la SFEPM a coordonné une vaste enquête de terrain relayée par les associations naturalistes locales. Les indices des campagnols ont été recherchés sur 10 000 sites aquatiques parmi les plus propices.
Cette mobilisation est sans précédent pour des petits mammifères en France. Résultat aussi préoccupant qu’inattendu : les campagnols sont absents 9 fois sur 10.
Autrefois communs, les campagnols aquatiques subissent un déclin dû à la dégradation des milieux humides, à l’introduction d’espèces exotiques et à la destruction involontaire. Le Campagnol amphibie est protégé par la loi depuis 2012, mais ça n’est pas encore le cas du Campagnol terrestre « aquatique ». Il est urgent de préserver ces mammifères menacés, en protégeant réellement nos milieux aquatiques encore trop souvent mis à mal.