Les chevêches d’Athéna font l’objet d’un programme d’étude en région PACA et bénéficient d’un plan d’action en leur faveur ! 10 individus venant d’être relâchés dans le Luberon avec des balises sont suivis par radiopistage quotidiennement pour étudier leur faculté de réinsertion dans le milieu naturel après un passage en centre de soins. Une expérience innovante et pilote pour mieux connaître cette espèce !
Au-delà de l’accueil et des soins prodigués à la faune sauvage en détresse, les centres de sauvegarde de la faune sauvage constituent des structures privilégiées pour l’étude de la biologie des espèces et l’élaboration de programmes visant la conservation d’espèces patrimoniales (reproduction en captivité, renforcement de population). C’est le parti pris du Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage qui mène depuis plusieurs années en partenariat avec le Parc naturel régional du Luberon un programme d’étude sur la Chevêche d’Athéna (suivi de population, pose de nichoirs, renforcement des populations sauvages à partir des jeunes oiseaux recueillis au centre).
Pour contribuer à l’étude et à la protection de cette espèce, le centre de Buoux mène donc un travail expérimental depuis deux ans pour tenter de minimiser la mortalité des jeunes oiseaux lâchés en milieu naturel et favoriser localement un renforcement des populations sauvages.
Le mode opératoire de ce travail se caractérise par les points suivants :
- Les jeunes sont maintenus en captivité le premier hiver dans des volières de grande taille afin d’obtenir des individus en parfaite condition physique et en pleine maturité sexuelle au moment du lâcher (les chevêches se reproduisent à l’âge d’un an).
- Le plan de nourrissage de ces individus en captivité est varié et n’est pas restrictif sur le plan quantitatif : les oiseaux stockent « naturellement » le surplus de nourriture dans les nichoirs placés en volières.
- Le lâcher se fait début mars, par couples « injectés » directement dans des nichoirs en place sur des secteurs géographiques favorables et dont l’emplacement des couples sauvages alentours est connu.
- Un suivi des oiseaux lâchés est réalisé par radio pistage et/ou contrôle des nichoirs en place sur la zone de lâcher pour mesurer l’efficacité de la méthode.
Ainsi, les Chevêches réinsérées sont systématiquement baguées et un programme d’étude mené en partenariat avec le Muséum National d’Histoire Naturelle permet de contrôler les oiseaux en nichoirs durant la période de nidification. En outre, un projet de suivi par radio pistage des oiseaux réinsérés a été initié à partir de 2009.
Chaque année, des individus sont relâchés. 30 individus ont été lâchés au total, bagués et équipés d’émetteurs, 10 en mars 2009, 10 en mars 2010 et 10 en mars 2011. Le suivi est réalisé pendant trois mois (deux mois par radio pistage et le troisième mois par visite des nichoirs).
Les premiers résultats de ce travail s’avèrent particulièrement encourageants avec un fort taux de réinsertion avec succès : les deux tiers des oiseaux sont contrôlés en vie et bien portants à l’issue du premier mois après le lâcher, preuve d’une réinsertion réussie. Il est prévu conclure ce travail en 2011 avec le suivi des 10 individus supplémentaires, l’objectif étant de confirmer ces premiers résultats à partir d’un échantillonnage statistiquement représentatif.