A l’automne dernier, un rapace a été observé immobile sur une botte de paille dans un hangar en Tarn-et-Garonne. Grâce à la mobilisation des pompiers de la commune, il a été capturé puis transféré au Centre de sauvegarde de l’Ecole Vétérinaire de Toulouse. Les soigneurs ont pu déterminer qu’il s’agissait d’un Aigle de Bonelli né l’été 2022, présentant une fracture à l'aile et un amaigrissement avancé. Son pronostic vital était donc engagé …
Grâce à des soins quotidiens et un suivi régulier, son état de santé s’est rapidement amélioré : sa fracture s’est consolidée correctement et son poids s’est stabilisé. Après 3 mois d’observation, l’aigle a été transféré au Centre de sauvegarde de Tonneins, dont les structures de réhabilitation, adaptées aux grands rapaces, lui ont permis de se rééduquer au vol.
L’Aigle de Bonelli ayant retrouvé un vol puissant, il a été relâché au début du mois de mars dans le Lot-et-Garonne. Il avait au préalable été équipé d’une balise GPS pour pouvoir suivre ses déplacements et intervenir en cas de problème. Malheureusement, dix jours après son relâcher, le jeune rapace a été retrouvé immobile au sol, affaibli et amaigri. Les raisons de cet état n’ont pas été déterminées avec certitude. Il a donc été rapatrié de nouveau au Centre de Tonneins.
A la demande du Conservatoire d'Espaces Naturels de Provence-Alpes-Côte d'Azur, il a été décidé de transférer l’aigle au Centre de sauvegarde de la LPO PACA, car les populations de cette espèce sont plus nombreuses dans les milieux méditerranéens, ce qui pourra l’aider à s’adapter à son environnement, à chasser et à se reproduire.
A Buoux, une fois son poids stabilisé de nouveau, l’Aigle de Bonelli a été installé dans une volière de 64m de long pour se muscler. Au cours de sa réhabilitation, nous avons noté que sa balise GPS le gênait pour voler, elle fut donc retirée. L’aigle a été relâché le 1er juin sans balise, dans une zone propice à l’espèce. Son suivi pourra tout de même être effectué grâce à deux bagues à ses pattes, dont une lisible de loin à l’aide de jumelles.
Nous espérons que sa seconde chance lui a souri et que nous aurons des nouvelles positives de lui prochainement !
Nous tenons à remercier chaleureusement tous les protagonistes qui ont participé aux rapatriements et aux soins de l’oiseau. Sans cette entraide à échelle nationale, ce sauvetage n’aurait jamais pu se faire !
Pour visionner la vidéo de sa remise en liberté, nous vous invitons à vous rendre sur notre compte Instagram.
Cet Aigle de Bonelli n’est pas le premier que le Centre de sauvegarde de la faune sauvage de la LPO PACA prend en charge. Au cours de l’année 2022, nous avons accueilli deux individus qui présentaient chacun une fracture humérale induite par un tir illégal. De nombreux éclats de plombs ont pu être mis en évidence sur les radiographies. Malheureusement, ils sont décédés quelques jours après leur arrivée, des suites de leurs blessures, malgré les opérations effectuées en urgence par notre vétérinaire référent. Pour avoir plus d’informations, n’hésitez pas à lire notre précédente actualité.
Pour rappel, tous les rapaces présents en France sont protégés par la loi. Toute destruction est un délit passible de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende (article L415-3 du Code de l’Environnement).
Radiographies des deux aigles de Bonelli pris en charge en 2022
(les éclats de plombs sont mis en évidence par des ronds rouges)
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