Le 10 juin 2016, un Vautour Percnoptère retrouvé blessé a été apporté au centre de sauvegarde de la LPO PACA. Il a été trouvé au sol par un groupe de scolaire, puis immédiatement acheminé par les agents de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS). A son arrivée, le diagnostic était très sombre : occlusion intestinale, début de pneumonie et fracture de l’os du coracoïde. Le vétérinaire référent du centre, le Dr MARY, a prescrit plusieurs traitements et effectué deux scanners pour s’assurer que l’oiseau se rétablisse correctement de ses blessures. En parallèle, l’équipe du centre est resté en contact avec plusieurs spécialistes, dont le centre de sauvegarde d’Hegaladia spécialisé dans l’accueil de cette espèce, afin que la période des soins soit la plus courte et efficace possible. Grâce au travail de ces différents acteurs, le Vautour a pu se remettre de ses blessures et suivre une rééducation intensive dans les volières adaptées à la réhabilitation des grands rapaces.
Le Vautour percnoptère est l’espèce de Vautour la plus menacée dans le monde, et seulement 6 couples nicheurs sont connus dans le département du Vaucluse. Grâce au suivi de cette espèce effectué par le Conservatoire d’Espace Naturel de PACA (CEN PACA), nous avons appris que notre individu blessé appartenait à l’un de ces couples. Un jeune était encore en élevage au nid lorsque l’incident est arrivé. Le scanner nous a permis de sexer l’oiseau, il s’agit de la femelle baptisé ‘Salomé’.
Le sauvetage de cet individu nicheur représente un enjeu de conservation majeur pour cette espèce. L’équipe du centre de sauvegarde de la LPO PACA a tout mis en œuvre pour sauver la femelle. C’est ainsi que 4 mois après, la responsable capacitaire du centre a pu annoncer avec soulagement la bonne nouvelle : notre pensionnaire pourra retrouver sa liberté et même effectuer sa migration d’ores et déjà cette année. Une seconde bonne nouvelle a été annoncée par le CEN PACA : le père de la nichée a réussi à mener à terme l’élevage de leur jeune qui a pris son envol et commencé sa migration vers l’Afrique sahélienne.
Le 30 septembre 2016, Salomé a été équipée de bagues et d’une balise, financée par BARJAN, avant d’être acheminée jusqu’au lieu de relâcher à Saumane-de-Vaucluse (84). Il s’agit de la deuxième pose de balise sur un Vautour percnoptère en France. Nous espérons enrichir nos connaissances sur cette espèce et sur l’efficacité de nos soins grâce à ce suivi.
Vous pouvez partager, à travers le communiqué de presse http://paca.lpo.fr/images/mediatheque/fichiers/section_communication/communiques_lpo_paca/2016/2016_10_03_cp_percnoptere.pdf et ces photos, les moments forts du relâcher : l’oiseau a été sorti de sa cage pour un dernier contrôle du bon maintien de la balise, puis il a été confié aux bons soins du Dr MARY, vétérinaire dévoué du centre de sauvegarde de la LPO PACA, qui l’a posé au sol et laissé reprendre goût à la liberté. Après 5 minutes pendant lesquelles l’oiseau scrutait son environnement et pendant lesquelles toutes les personnes présentes contemplaient l’oiseau, Salomé a pris son envol et a vite trouvé un courant ascendant pour prendre de la hauteur et nous survoler la demi-heure suivante.
C’est avec beaucoup d’émotion que l’équipe du centre de sauvegarde de la LPO PACA a relâché ce Vautour arrivé quelques mois auparavant gravement blessé. Cet oiseau n’aurait jamais pu être sauvé sans l’existence de centres de sauvegarde de la faune sauvage et de vétérinaires passionnés. Nous remercions nos sympathisants sans qui nous ne pourrions pas continuer nos actions pour la sauvegarde de la biodiversité.
Le centre régional de sauvegarde de la faune sauvage de PACA a été créé en 1996 par le Parc Naturel Régional du Luberon. En 2006, le Parc en confie la gestion à l’association locale LPO en région PACA. La vocation première du Centre est la prise en charge des oiseaux et mammifères sauvages trouvés en difficulté en vue de les soigner pour leur rendre la liberté. Depuis l’ouverture du centre de sauvegarde 15 000 animaux, soignés par l’équipe de la LPO-PACA dans les structures du Parc naturel régional du Luberon, ont été réinsérés dans leurs milieux naturels.