Seuls 5 jeunes vautours pourront être libérés cette saison en France, en dessous du seuil minimal habituel.
Surnommé le « casseur d’os », le Gypaète barbu est un grand rapace nécrophage qui avait quasiment disparu de l’Hexagone en raison de persécutions liées à sa mauvaise réputation, de la raréfaction des herbivores sauvages et de l’évolution des pratiques agricoles. Alors que seuls quelques individus subsistaient dans les Pyrénées à la fin des années 1960, des programmes de réintroduction en partie coordonnés par la LPO ont permis dans un premier temps de reconstituer un noyau de population dans les Alpes, puis actuellement dans le Massif central. Depuis les années 1980, plus de 420 gypaètes ont ainsi été réintroduits en Europe.
L’équipe du projet LIFE Gyp’Act (2022-2028) se mobilise actuellement pour la nouvelle saison. Après cinq années consécutives marquées par l’atteinte des objectifs fixés entre 6 et 10 individus, 2025 s’annonce plus modeste avec 3 jeunes gypaètes qui seront libérés dans l’Aveyron les 27 mai et 10 juin et 2 autres dans la Drôme le 12 juin. Ces cinq poussins sont nés dans des zoos et un centre d’élevage, en Finlande, Allemagne, République tchèque, France et en Espagne dans le cadre du réseau européen de reproduction en captivité (European Endangered Species Programme – EEP). Or le succès reproducteur des oiseaux en captivité a été anormalement faible cette année, environ 40 % des œufs produits s’étant révélés infertiles.
Une population française encore vulnérable
Avec aujourd’hui moins d’une centaine de couples reproducteurs établis sur le territoire français, l’espèce demeure extrêmement fragile et les efforts mis en œuvre pour sa sauvegarde doivent être poursuivis et renforcés. Bien que strictement protégés par la loi, les gypaètes restent en effet menacés par le braconnage, les lignes électriques, les éoliennes et l’essor du tourisme en haute montagne.
Source : LPO France