Mardi 5 novembre, une clinique vétérinaire partenaire du Centre de sauvegarde a dû prendre en charge en urgence une Grue cendrée victime d’un tir illégal non loin de la frontière italienne, dans les Alpes maritimes. Criblé de plombs, l’oiseau a succombé à ses blessures. La LPO Provence-Alpes-Côte-d’Azur va entamer une procédure judiciaire et appelle à la mobilisation contre la destruction des espèces protégées et le braconnage.
La grue a été laissée pour morte dans le Parc naturel départemental de Cros de Casté
Le 5 novembre, en milieu d’après-midi, Béatrice Lepetit, vice-présidente de l’association Justice pour les Animaux, promène ses chiens dans le Parc naturel départemental de Cros de Casté, près de Roquebrune-Cap-Martin. À la sortie du parc, sur une piste forestière où les tirs de pigeons ramiers sont fréquents en période de chasse, elle découvre une grue cendrée ensanglantée. Elle prévient immédiatement la police municipale de Roquebrune-Cap-Martin et parvient à joindre l’une de nos bénévole transporteur, Yvonne.
La police, aidée d’un agent du service parcs et jardins, capture l’oiseau très mal en point et visiblement atteint d’un tir de fusil. Yvonne prend donc l’initiative de l’amener en urgence à notre clinique partenaire de Saint-Maximin pour que les premiers soins lui soient prodigués au plus vite, avant son transfert au Centre de sauvegarde. Malheureusement, la grue est morte à son arrivée à la clinique.
Le Centre de sauvegarde face aux tirs illégaux
Des radios passées à la clinique après la mort de l’échassier révèlent la présence de 23 plombs provenant très probablement d’une cartouche tirée à courte distance sur l’oiseau. Echassier emblématique, facilement identifiable et protégé, l’animal était en cours de migration pour aller hiverner en Camargue avec ses congénères.
Depuis l’ouverture de la chasse, le Centre de sauvegarde a accueilli pas moins de 6 oiseaux protégés blessés par des tirs illégaux. La grue cendrée aurait donc été le 7ème spécimen plombé pris en charge par le centre. Deux faucons crécerelles, dont l’un a le bec cassé, ainsi qu’un autour des palombes sont actuellement soignés au sein de nos structures après avoir, eux aussi, reçu des plombs. Néanmoins, tous les oiseaux acheminés jusqu’à nous n’ont pas eu la chance de survivre : un faucon crécerelle, un épervier et un héron cendré sont morts à leur arrivée ou dans la journée suivant leur accueil.
Poursuivre un long combat pour protéger la faune sauvage
Nous remercions Béatrice d'avoir eu une réaction exemplaire face à sa découverte, la police municipale pour son intervention, et Yvonne pour son investissement au quotidien. Nous remercions également notre clinique partenaire pour son travail engagé en faveur de la faune sauvage.
Mais face à une telle incivilité menaçant le patrimoine naturel de la région, nous ne pouvons pas nous contenter de saluer les bons comportements sans condamner ceux qui mettent en danger la biodiversité. Nous appelons nos adhérents et nos défenseurs à se mobiliser à nos côtés contre ces actes inacceptables de destruction de la faune sauvage. À ce jour, nous entamons une procédure judiciaire pour identifier le ou les auteurs de ce délit. Nous demandons en ce sens aux fédérations de chasse et pouvoirs publics d’exercer leur responsabilité en luttant avec nous contre le braconnage et le non-respect des réglementations en vigueur destinées à préserver les espèces protégées. Les tirs illégaux ne doivent pas rester impunis : la destruction des espèces protégées est strictement interdite. Ce délit est passible de 3 ans d’emprisonnement et de 150 000€ d’amende.
Télécharger le communiqué de presse du 8 novembre.
Pour nous aider à poursuivre nos actions, vous pouvez faire un don au Centre de sauvegarde.