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Femelle pipistrelle et son petit © Laura SauvegrainEn fin d’année dernière, nous avons accueilli une pipistrelle adulte. Cette chauve-souris a malheureusement été découverte dans un parpaing de ciment après la démolition d’un mur dans une commune du Var. A ce moment-là, nous ne savions pas encore ce que cette femelle nous réservait ...

 

Suite à la destruction totale de son habitat et étant donné la période hivernale bien présente dans laquelle nous nous trouvions, la prise en charge de l’animal était nécessaire, d'autant plus que nous devions nous assurer que la chauve-souris ne souffrait d’aucune blessure (interne comme externe). Grâce à notre réseau de bénévoles transporteurs, nous avons pu la rapatrier rapidement jusqu’au Centre de sauvegarde à Buoux.

Fort heureusement, son diagnostic d’entrée n’a révélé aucun traumatisme ou affaiblissement. La pipistrelle est en bon état, mais a été dérangée au cours de son hibernation, une période où les chauves-souris sont très vulnérables. En effet, chaque réveil les oblige à puiser beaucoup d’énergie dans leurs réserves et cela peut leur être fatal.

Jeune pipistrelle le jour de la naissance © Loriane Aubinais

Jeune pipistrelle le jour de la naissance, protégée par sa mère © Loriane Aubinais

 

La période d'hibernation chez les chauves-souris

Chez cette espèce, l’hibernation a lieu dès la moitié du mois de novembre et jusqu’au début des beaux jours en mars. L’hibernation est une stratégie d’adaptation au froid privilégiée par de nombreux mammifères. Au cours de cette période, l’individu rentre dans une phase d’hypothermie régulée, lors de laquelle il ralentit son métabolisme jusqu’à des niveaux très bas en abaissant graduellement la température de son corps, sa fréquence respiratoire et son rythme cardiaque. Pour tenir l’hiver, les chauves-souris ont besoin d’un gîte leur offrant de l’obscurité, du calme, une température stable ne descendant jamais en dessous de 0°C et un taux d’humidité assez élevé. Il est donc fréquent de les rencontrer dans les arbres creux, les caves, les greniers, les fentes ou les crevasses des zones rocheuses ou des habitations.

L’histoire de cette pipistrelle pourrait s’arrêter ici, mais le quotidien au Centre de sauvegarde étant plein de rebondissements, nous avons eu la surprise de découvrir, lors d’un matin du mois de février, que cette chauve-souris n’était plus seule. Ce sont bien deux bébés qui lui tenaient compagnie !

Jeune pipistrelle sous sa maman © Laura Sauvegrain

Jeune pipistrelle sous sa maman © Laura Sauvegrain

 

La reproduction chez les chauves-souris

L’accouplement des chauves-souris se déroule au cours de la saison automnale, lors de laquelle les mâles et les femelles vont se regrouper, ordinairement dans une grotte ou une cavité abandonnée. Afin d’éviter que les petits naissent en plein hiver, les femelles ont recours à l’ovulation différée et conservent la semence du mâle dans leur appareil génital tout l’hiver, puisque généralement la fécondation n’a lieu qu’au printemps. Les chauves-souris donnent ainsi naissance à leurs petits (un ou deux) quelques semaines plus tard, pendant l'été. Les nouveau-nés restent accrochés au ventre de leur mère au cours des deux premières semaines, même pendant qu’elle chasse. La femelle prend soin de ses petits pendant une période variant de trois semaines à un mois, jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de voler.

Dans notre cas, au Centre de sauvegarde, nous n’avons pas de pièce où nous pouvons garder nos chauves-souris en hibernation tout l’hiver. Elles sont donc placées au chaud et nourries quotidiennement, avant d’être relâchées au début du printemps. Cette femelle pipistrelle a donc jugé que les conditions nécessaires au déclenchement de sa gestation étaient requises (chaleur, disponibilité alimentaire, absence de prédateur ou de gêne, …) et a mis-bas chez nous.

Les deux jeunes pipistrelles âgées de 10 jours © Laura Sauvegrain

Les deux jeunes pipistrelles âgées de 10 jours © Laura Sauvegrain

 

Nous avons adapté notre prise en charge à cette nouvelle famille, afin que tout se déroule le plus sereinement possible. La ration alimentaire quotidienne a été augmentée, pour pallier à la dépense énergétique de l’allaitement, et nous intervenons le moins possible, afin de limiter le stress au maximum.

Si tout se déroule bien, cette petite famille pourra être relâchée proche de sa colonie d’origine au cours du printemps, lorsque le sevrage des jeunes sera effectué.

Pour voir la vidéo du nourrissage de la maman pipistrelle accompagnée de son petit, c'est ici !

Pour nous aider à poursuivre nos actions, vous pouvez faire un don au Centre de sauvegarde ou utiliser le moteur de recherche solidaire Lilo !

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