En 2020, afin d’établir un plan de gestion à l’échelle des étangs de Sauvebonne, des suivis naturalistes ont été mis en place en vue de pouvoir concilier la protection de la biodiversité avec les différents usages envisagés sur le site.
Néanmoins, dans un souci de priorisation de l’effort de prospection, seuls certains taxons bioindicateurs de la qualité des milieux ont fait l’objet d’un protocole d’inventaire précis. Les espèces d’autres groupes ont juste été notées de manières opportunistes, sans recherches spécifiques. Ainsi, une partie des actions de 2021 cible une amélioration des connaissances des taxons non inventoriés l’année précédente, dont les mammifères terrestres.
Animaux élusifs et majoritairement nocturnes, ils sont indéniablement difficiles à contacter. Les chiffres le prouvent : seulement 7 espèces de mammifères était connue jusqu’à maintenant sur le site.
Le piégeage photographique s’applique particulièrement bien pour l’inventaire et le suivi des mammifères, animaux fuyant à tout prix la présence humaine. C’est une des méthodes les moins invasives et plus efficace pour suivre la faune. L’appareil est composé d’une caméra qui se déclenche automatiquement lorsqu’un changement d’environnement advient dans son périmètre proche (comme le passage d’un animal). On obtient ainsi une surveillance permanente d’une zone donnée sans présence humaine ni capture et dérangement de la faune.
C’est pourquoi le 18 mars 2021, 4 pièges photos ont été posés grâce à Jean-Michel Bompar, bénévole de la LPO Provence-Alpes-Côte d'Azur, expert en mammifères. Situés au niveau de lieux de passage ou milieux stratégiques pour la faune, ils ont permis de confirmer la présence d’espèces déjà connues du site tels que les sangliers, blaireaux, renards ou encore râle d’eau. Mais, il y a également eu des nouveautés : notamment le campagnol amphibie (Arvicola sapidus), espèce notée « quasi-menacée » dans la liste rouge des mammifères continentaux de la France métropolitaine en 2009. Petit rongeur au pelage brun foncé relativement discret, il peut être confondu avec le campagnol terrestre ou le rat musqué. Il est relativement discret et peut supporter des apnées de plusieurs minutes. Depuis les années 70, ses populations subissent une forte régression qui peut être imputée à plusieurs facteurs distincts dont la modification des berges et cours d’eaux où il fait ses terriers et se nourrit de végétaux.
Au compteur des nouvelles espèces contactées, on peut également noter la présence de la Marouette poussin (Porzana parva), espèce migratrice en escale dans le Var. Elle est particulièrement difficile à observer du fait de sa petite taille, de ses mœurs crépusculaires et de sa fréquentation de milieux humides à végétation dense.
Deux pièges supplémentaires vont être posés dans le courant du mois d’avril sur le site afin de poursuivre l’amélioration des connaissances et faire suite au succès des quatre premiers. En espérant qu’ils nous réservent encore de nombreuses surprises !
Un grand merci à Jean Michel Bompar et Lucile pour leur disponibilité pour ce projet, leur connaissance et leur gentillesse.