Dans l’optique de se préparer à la rédaction du nouveau plan de gestion, les gestionnaires de la réserve souhaitaient se doter de données scientifiques pour évaluer l’état de santé des habitats. Pour cela une étude sur les syrphes a été lancée cette année pour une durée de trois ans. La première session s’est terminée il y a quelques semaines.
Tout d’abord, les Syrphes « Késako » ?
Ce sont des diptères (mouches), pouvant présenter une forte ressemblance avec des guêpes, des abeilles ou des bourdons. Ces insectes sont dits « bio-indicateurs », c’est-à-dire qu’ils renseignent sur l’état de santé des écosystèmes et permettent d’identifier les dysfonctionnements des habitats naturels du site.
L’étude pour faire simple
Trois pièges à insectes ont été disposés sur des couloirs de vols en lisière de forêt de mélézins et deux autres en garrigues/maquis. La méthode « Syph The Net » permet l’obtention d’une liste d’espèces attendues sur ces habitats. Cette méthode est valorisée par le réseau des réserves naturelles de France. Il est admis que plus le cortège d’espèces observées se rapproche du cortège d’espèces attendues, plus l’habitat sera en bon état de conservation.
Les premiers résultats semblent montrer que les habitats sont en bon état de conservation. Des espèces caractéristiques des vielles forêts de mélézin, inféodées à des micro-habitats de ces écosystèmes, ont été trouvées. Les garrigues montrent un cortège d’espèces méditerranéennes, inféodées à certaines plantes caractéristiques de ces milieux (Joubarbes, Cistes, etc.). Ces premiers résultats sont encourageants vis-à-vis de la gestion qui a été choisie dans le premier plan de gestion. La suite de l’étude confirmera ou non ces premières conclusions écologiques.
Au-delà des syrphes
Cette étude a permis de récolter d’autres invertébrés. Pour leur valeur scientifique, ces spécimens ont été envoyés à des experts naturalistes, que l’on remercie grandement. Ces envois ont permis d’ajouter près de 400 nouvelles espèces dans la Réserve, souvent nouvelles pour la Région, parfois aussi pour France et peut être même pour la science.