Comme chaque année, les bénévoles LPO sont intervenus sur le terrain pour remettre en place la mise en défense des zones d'hivernage du Tétras lyre.
Une stagiaire de troisième, la conservatrice, un service civique ainsi que trois bénévoles avaient pour objectif de retendre les cordes ou les remplacer si elles étaient trop détériorées.
Ces cordes avec les fanions rouges et jaunes permettent de délimiter les endroits de présence du Tétras lyre en hiver pour éviter son dérangement. Cette délimitation est faite pour canaliser les skieurs, en comptant sur leur compréhension durant l’hiver.
En effet, si les Tétras lyre se nourrissent d’insectes l’été, son régime alimentaire adulte est lui exclusivement herbivore (Baies, bourgeons, feuilles et fleurs à la belle saison ; myrtilles et autres en automne). En hiver, cet oiseau doit se contenter de quelques aiguilles de conifères. Pour survivre durant cette période, il doit économiser son énergie. Pour se faire, le Tétras lyre creuse un igloo dans une neige poudreuse. Remplie d'air, cette neige est très isolante. Il reste immobile pendant une durée de 22h sur 24h et se déplace uniquement pour se nourrir.
Le skieur ou le randonneur en raquette à la recherche lui aussi de neige poudreuse se retrouve également sur les pentes nord. Outre le dérangement direct, la neige trafollée et damée rend la fabrication des igloos plus difficile voir impossible. A chaque dérangement, le Tétras gaspille sa précieuse énergie pour s’envoler. Il restera alors de longues heures sur sa branche avant de retourner sous la neige. Il s’expose ainsi à des températures extérieures très froides qui peuvent le conduire à une hypothermie et à une exposition aux prédateurs.
A la fin de la saison d’hiver, nous réalisons une prospection à la recherche des crottiers (zone d’accumulation des fientes de l’oiseau, correspondant aux igloos) afin de connaître l'occupation des zones de mise en défend. On remarque que leur localisation sont relativement concentrée et stable d’une année sur l’autre.
En milieu naturel, la pratique de sports d’hiver a un fort impact sur la faune sauvage. Le respect scrupuleux des zones de quiétudes est le gage de la conservation de cette fragile espèce.