Voici le n°23 de "Vautours info", le bulletin de liaison des partenaires du Plan National d'Actions en faveur du Vautour moine.
Édito
Dans les Grands Causses, pour la première fois dans le monde, le 15 décembre 1981 a débuté la réintroduction du Vautour fauve avec le succès que nous connaissons (environ 370 couples). En juillet 1992, les premiers vautours moines sont libérés et 20 ans plus tard la colonie est forte de 20 couples. Entre-temps, le Vautour percnoptère est revenu spontanément en 1986 (3 couples). Et maintenant, en juin 2012 a débuté la réintroduction du Gypaète barbu avec la libération de 2 juvéniles.
D'autres sites devant le succès de ces aventures ornithologiques ont emboité le pas et, de nos jours, la Drôme provençale, le Verdon et le Vercors ont retrouvé des populations prospères de ces oiseaux nécrophages. Que le temps passe, vingt ans déjà pour le retour des vautours moines. En cette année anniversaire, mes pensées vont vers toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont donné de leur temps et leur sensibilité à cette aventure. Je me souviens d'une journée dans les Baronnies, une journée officielle, les interventions se sont succédées : allocution scientifique, discours politique, puis à la demande générale insistante Paul Géroudet est sollicité pour le mot de la fin. Loin des chemins coutumiers, le locuteur a émis l'idée utopique des oiseaux reliant les hommes dans un envol de fraternité. En effet, sans l'utopie des pionniers de la réintroduction des vautours, le ciel serait bien vide.
A la fin de la journée, lors du repas de clôture, Paul Géroudet a écrit ces quelques vers, avec une rémige de Vautour fauve :
- Des ailes, des ailes
- Des ailes
- Pour ensemencer le ciel
- Quand brille le soleil,
- Pour que leurs ombres
- Reviennent caresser
- Les flancs rocheux
- De la terre.
Constant Bagnolini « Maison des vautours Gorges de la Jonte »