La Vuelta pour Bernardus !
Chacun a déjà entendu parler de la « Vuelta », célèbre compétition cycliste faisant le tour d’Espagne, et bien à en juger le parcours de Bernardus depuis le 7 novembre, elle pourrait bien prétendre à la victoire !
Le 3 décembre dernier, nous vous informions de son stationnement dans une zone au Nord ouest de Gibraltar, après y avoir passé une semaine supplémentaire, elle quitte ce secteur le 10 décembre afin de rejoindre le renommé Parc National de Doñana, réserve de biosphère et dernier refuge du Lynx pardelle.
Durant deux mois, du 12 décembre au 12 février 2016, elle ne sortira pas de Doñana, pour un trajet total de seulement 612 km, soit 9,7 km journalier, distance digne d’une queue de peloton.
Un employé du Parc aura l’occasion de la voir et même de la photographier lors d’un ravitaillement en compagnie de Vautour fauve, tout semble aller pour le mieux !
Elle y stationnera jusqu’au 18 avril, soit plus de 4 mois, en fréquentant également une zone transfrontalière entre l’Andalousie et l’Estrémadure à une soixantaine de kilomètres plus au nord.
Ainsi, du 13 février au 14 avril elle parcourra 6320 km soit dix fois plus que sur la période précédente, avec notamment une étape de 267 km.
Le 18 avril, elle décide enfin de quitter la zone en partant vers le Nord ouest en direction du Portugal qu’elle rejoint au niveau de la « corne » à l’est de Safara, puis file vers le Nord en direction du grand lac d’Alqueva et Mourao, une des plus grandes retenues d’Europe occidentale et sillonne sa façade Est durant une journée.
Elle continue ensuite en direction de Badajoz en longeant la frontière espagnole, puis bifurque soudainement vers l’Ouest pour un repos bien mérité du 22 au 25 avril à proximité d’Evora.
Sa course reprend vers le Nord en rejoignant la frontière espagnole qu’elle longera sur plusieurs centaines de kilomètres pour arriver en Castille et Léon le 26 avril. Elle enregistre un double record de distance avec 301 km parcourus le 25 avril et 308 km le lendemain !
Elle redescend finalement vers le Sud-est le 27 avril pour rejoindre le Parc naturel du Douro international et s’accorder un peu de repos dans ce havre habitant le Vautour fauve et percnoptère, l’Aigle royal et de Bonelli ou encore la Cigogne noire.
Elle en repart le lendemain et enregistre un nouveau record avec 358 km parcourus dans la journée.
Les deux jours suivants lui permettront de traverser les Asturies et la Cantabrie pour sa dernière pose espagnole dans le Pays basque non loin de Bilbao.
Durant les 15 derniers jours de son séjour, 3000 km auront été parcourus soit une moyenne quotidienne de 200 km.
Ainsi, Bernardus aura bouclé son tour d’Espagne en 11 500 km parcourus du 8 novembre 2015 au 1er mai 2016.
Cap sur le nord
Le 1er mai n’aura pas été signe de trêve pour elle (234 km), puisqu’elle décide de rejoindre la France non loin du col basque de Lizarrieta (64), réputé pour ses passages postnuptiaux de pigeons.
Elle passera la nuit à coté de la Réserve Naturelle de la vallée d’Ossau, notons que ses falaises abritaient les derniers couples de Vautours fauves français dans les années 60.
Elle en repartira le lendemain pour une étape de 306 km digne d’une visite touristique la faisant passé par Lourdes (65), Saint Gaudens (31), Foix (09), et Quillan (11) avant de s’arrêter pour la nuit non loin de Bugarach dans le massif des Corbières où le Vautour fauve a bénéficié d’un soutien alimentaire afin de le voir revenir nicher dans se secteur.
Elle rejoint ensuite le Larzac dans la journée du 3 mai puis visite l’ensemble des massifs montagneux se trouvant sur sa route (Causses, Ardèche, Vercors, Maurienne) et gagne la bordure orientale du Lac Léman avant de passer la nuit du 6 mai dans les Alpes Bernoises (Suisse) non loin du sommet « Mariannehubel », en bordure sud est du Parc Naturel « Diemtigtal ».
Le lendemain, elle fait route plein nord vers le « Scharzwald » (forêt noire allemande) qu’elle rallie en 342 km.
Sa position la plus nordique sera enregistrée le jour suivant sur la ville de Darmstadt (Allemagne) avant qu’elle ne redescende vers le sud est quasiment par le même chemin.
Elle stationne au pied du massif des Dents-du-Midi (Suisse) du 11 mai au soir jusqu’au matin du 15 et fait son retour en France par l’est du massif du Mont Blanc puis en coupant l’Italie au nord d’Aoste pour arriver en Maurienne.
Son exploration nordique en Allemagne, Suisse et Italie aura été bien plus courte que celle en péninsule ibérique, « seulement » 1412 km (maxi 342 km le 7 mai).
Ensuite, elle repart vers les gorges de l’Ardèche où elle se nourrira sur une placette de recyclage de la LPO Ardèche avant de retrouver les jours suivants dans les Grands Causses où elle stationne à l’heure ou nous terminons ces lignes.
Bernardus totalise 18909 km parcourus au 23 mai et sa moyenne journalière s’élève à 77 km. Pour la suivre : http://paca.lpo.fr/protection/especes/oiseaux/vautours-du-verdon/geolocalisation-de-bernardus
Outre les données scientifiques fournies par la balise, vous pouvez noter l’intérêt d’un tel équipement pour le suivi individuel d’un oiseau en phase d’erratisme : à part deux observations visuelles dans le Parc de Doñana (Andalousie, Espagne) et une photographie issue du suivi de la placette de recyclage de la LPO Ardèche, aucune autre observation ne nous a été rapportée depuis le 21 septembre 2015 et près de 19 000 km parcourus !
Ainsi, vous pouvez nous aider à acquérir des balises GPS en parrainant un vautour moine : http://paca.lpo.fr/protection/especes/oiseaux/vautours-du-verdon/parrainez-un-vautour-moine