Derrière chaque Zygène peut s’en cacher une autre, mieux vaut les regarder à deux fois !
Sur les 27 espèces de Zygènes « à taches rouges » de France (sous-famille Zygaeninae), uniquement 7 espèces ne présentent qu’une seule espèce ou sous-espèces pour la France.
Les termes "sous-espèce", "forme" et "aberration" sont utilisés par les scientifiques pour décrire des variations au sein d'une espèce, qu’elles soient fréquentes ou rarissimes, causées par un facteur génétique ou par les conditions environnementales.
Une sous-espèce est une population distincte d'une espèce qui présente des variations génétiques ou morphologiques, mais qui reste suffisamment similaire pour être classée dans la même espèce. Les sous-espèces ont généralement des aires de répartition géographiquement séparées et peuvent présenter des adaptations spécifiques à leur environnement local. Les sous-espèces peuvent également être différenciées par des caractéristiques telles que la taille, la couleur, etc.
Une forme, en revanche, est une variante moins prononcée et moins fréquente dans la population considérée, souvent caractérisée par des variations mineures dans la couleur, la taille ou la forme. Les formes peuvent être le résultat d'adaptations locales à des conditions environnementales spécifiques, mais elles ne sont généralement pas considérées comme des unités taxonomiques distinctes.
Enfin, une aberration est une variation inhabituelle ou anormale dans la morphologie ou la couleur d'un individu, généralement par rapport à la norme pour l'espèce ou la sous-espèce. Les aberrations sont souvent des anomalies génétiques ou des mutations qui se produisent occasionnellement. Elles peuvent donner lieu à des caractéristiques telles que des couleurs inhabituelles, des motifs ou des structures morphologiques particulières.
Pour les Zygènes précisément, les scientifiques ont abusivement décrit des sous espèces, pour des individus d’une espèce présents sur une même localité. Or, par définition les sous espèces sont interfertiles, elles ne peuvent pas cohabiter sous peine de se mélanger génétiquement. Il s’agit donc davantage de forme individuelle.
A titre d’exemple, la forme nominale de la Zygène de la Bugrane (Zygaena hilaris Ochsenheimer, 1808) possède un collier blanc, des épaulettes et les bordures du thorax blanchâtres et un fond de l’aile antérieure noir sans reflet, avec des taches rouges cerclées d’orange.
Cette espèce comporte 3 sous-espèces en France, qui elles même couvrent des territoires différents :
- hilaris galliae OBERTHUR, 1910 dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales ;
- hilaris chrysophae LE CHALRES, 1934 dans les Alpes de Haute Provence, les Hautes Alpes, la Drôme et l’Isère dont les taches rouges sont très développées par rapport à la forme nominale ;
- hilaris ononidis MILLIERE, 1878 dans le Sud des Alpes Maritime, dont la pigmentation noir est plus développée ce qui réduit les taches rouges dont l’entourage orange clair peut devenir imperceptible.
Seule la ssp ononidis est retenue dans le » Plan régional d’actions pour les papillons de jour et les Zygènes de PACA » (2021-2031) du fait de sa répartition très localisée.
Lors de vos observations de Zygène, prenez donc bien le temps de la prendre en photographie sous toutes les couture pour arriver à l’identifier jusqu’à la sous-espèce !
Tout savoir sur l'enquête participative : https://paca.lpo.fr/protection/especes/papillons/devine-qui-papillonne-au-jardin
Cette enquête participative est soutenue par l’Union européenne avec le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural