En été, malgré les conditions d’observation difficiles en raison de la chaleur et malgré l’accès aux massifs limité, l’observation des papillons continue d’être intéressante à réaliser, car des espèces typiques de cette période sont observables.
À cette saison, il est possible d’observer :
- des espèces qui font une seconde génération en fin d’été (ex : la Zygène des prés) ;
- des espèces qui ne font qu’une seule génération (univoltine) en été/automne : les espèces de montagne comme l’Apollon, le Damier du Chèvrefeuille, le Grand Sylvain ou le Solitaire ou les espèces typiques des milieux secs comme le Sablé de la Luzerne, le Louvet, l’Hermite ou l’Hespérie de l’herbe au vent.
Ces espèces ont des cycles de vie bien particuliers, qui s’étalent sur une année, pour s’adapter aux conditions particulières de leur domaine vital.
Pour les espèces montagnardes, la température et le développement de la végétation ne permettent une émergence qu’en été, les chenilles rentrent donc en diapause de l’automne au printemps de l’année d’après.
Pour les espèces estivales typiques des milieux secs, les chenilles commencent à consommer leurs plantes hôtes desséchées en été. Le peu d’apport nutritif engendre une croissante, très lente. Elles rentrent donc en diapause à l’arrivée de l’hiver pour reprendre leur développement au printemps suivant, avec cette fois à disposition des plantes hôtes fraîches et abondantes. Un exemple avec la chenille de l’Hespérie de l’herbe au vent, qui se tisse un cocon à l'automne avec des feuilles sèches de sa plante hôte pour passer tous l’hiver.
Du fait de leur cycle de vie particulier, ces espèces sont d’autant plus sensibles aux perturbations (changements climatiques) ainsi qu’aux usages et à la gestion mis en place (Ex : pâturages, fauches).
Il est donc primordial de poursuivre les inventaires en été, pour améliorer et actualiser les connaissances sur ces espèces peu prospectées. Il est également nécessaire de changer notre façon de gérer les milieux en laissant la végétation sèche sur pied pendant l’hiver jusqu’au printemps suivant pour laisser une chance à ces espèces de se développer.