La « nouvelle » PAC maintient le statu quo et perpétue le financement massif d’un modèle d'agriculture intensive qui conduit directement à la perte de biodiversité, à la pollution de l'eau et de l'air, à la surexploitation de l'eau et alimente la crise climatique.
Aujourd'hui, des représentants des gouvernements européens, du Parlement européen et de la Commission européenne ont trouvé un accord sur la politique agricole commune (PAC) de l'UE pour les sept prochaines années. Entre 2021 et 2027, environ 54 milliards d'euros de l'argent des contribuables européens seront dépensés chaque année en subventions qui financent principalement l'agriculture intensive et industrielle.
Cet accord désastreux prétend être «vert», mais c’est en réalité un coloriage opportuniste, du greenwashing. Il signifie que la majeure partie du budget de plusieurs milliards d'euros peut continuer à être consacrée à des pratiques destructrices si les pays de l'UE le souhaitent.
Par exemple:
- Fausse comptabilité climatique avec des subventions néfastes à comptabiliser comme action climatique
- Soutien financier massif au secteur de l'élevage intensif, qui alimente la crise climatique
- Aucune exigence d'alignement de la PAC sur le Green Deal de l'UE
- Aucun mécanisme pour tenir les États membres responsables d'une nouvelle détérioration de l'environnement
- Aucune exigence significative d'espace naturel dans les exploitations (arbres, étangs, bandes fleuries, haies...), malgré une recommandation scientifique minimale de 10 %
- Moins d'argent pour l'environnement dans le pilier I (éco-régimes) et aucune obligation de dépenser réellement l'argent pour des mesures environnementales efficaces
- Les dépenses non environnementales du Pilier II compteront toujours comme de l'argent pour l'environnement et celles pour le bien-être animal sont très susceptibles d'être détournés comme moyen de subventionner l'élevage industriel.
Le propre service d'audit de l'UE et plus de 3600 scientifiques ont condamné la PAC, ainsi que de nombreuses études ont pourtant confirmé que l'agriculture intensive promue par la PAC pousse de nombreuses espèces vers l'extinction. Depuis 1980, l'UE a perdu 57 % de ses oiseaux des terres agricoles. Les papillons, les abeilles et les insectes volants sont également en grave déclin. En outre, ce nouvel accord sur la PAC torpillera l'ambitieux Green Deal de l'UE, qui avait désespérément besoin d'une réforme radicale de la PAC pour réussir.
L'accord doit encore être entériné par le Parlement européen et les représentants des gouvernements nationaux de l'UE. Selon Pauline Rattez, responsable agriculture à la LPO: « Cet accord est totalement incompatible avec les promesses du Parlement européen de transformer l'agriculture et ses engagements dans le cadre de la loi sur le climat et de la stratégie pour la biodiversité. Cette PAC est une trahison des agriculteurs qui tentent de s'adapter au changement climatique, une condamnation à mort pour la biodiversité, une invitation aux oligarques à continuer de piller les caisses publiques alimentées par les contribuables européens, et une gifle aux jeunes générations qui demandent un avenir. Les eurodéputés doivent maintenant voter contre s'ils veulent sincèrement sauver notre planète. »
Plus d'informations sur la PAC:
« Comprendre la Politique Agricole Commune » (version complète)
« Comprendre la Politique Agricole Commune » (version courte)
Source : Politique Agricole Commune l'UE veut-elle tuer la nature ? - Actualités - LPO