Le Ministère prétend avoir analysé, en moins d'une semaine, les 52 000 contributions sur le site de la consultation publique pour établir son arrêté.
Sur ordre du Président de la République, le ministre censé incarner la Transition Ecologique et Solidaire vient de signer un arrêté le 30 janvier 2019 permettant la chasse de 4 000 Oies cendrées jusqu’au 28 février 2019 (sauf Haut-Rhin/Bas-Rhin), et sans quota, des Oies rieuses et des moissons, jusqu’au 10 février.
Les oies ne causent pas de dégâts aux cultures
L’argument présenté par le Ministère ne tient pas puisqu’il n’y a pas de dégâts causés aux cultures par ces espèces en France. Après tout, les précédents gouvernements avaient déjà tenté de justifier la chasse après la fermeture pour des raisons scientifiques (sic), ou donné des ordres à la police de la nature de ne pas verbaliser les chasseurs.
Le droit européen est bafoué
Le Président de la République qui se dit européen convaincu, méprise la Directive oiseaux approuvée par la France il y a 40 ans qui dit que les Etats membres ne doivent pas chasser les oiseaux migrateurs de retour sur leurs lieux de nidification.
Un arrêté illégal reconnu par le Conseil d’Etat
11 arrêts concordants du Conseil d’Etat ont confirmé, année après année, que la date de fermeture de la chasse aux oies sauvages doit être le 31 janvier afin de respecter la migration prénuptiale des oiseaux qui débute, selon les études les plus récentes, à partir du 20 janvier (et de plus en plus tôt avec le réchauffement climatique).
Des espèces difficilement différenciables de nuit
Les chasseurs sont bien incapables de distinguer les trois espèces d’oies après le 10 février, s’agissant pour grande partie d’une chasse de nuit, et les contrôles sont fatalement limités notamment par les faibles effectifs des agents de l’ONCFS.
La quiétude des oiseaux d’eau troublée
Ce mois de chasse supplémentaire perturbera les autres oiseaux d’eau dont la chasse est fermée depuis le 31 janvier, et notamment les canards, en cette période de quiétude qui leur est indispensable entre la fin de l’hivernage et leur reproduction. Et qu'importe si la faune est fragilisée par les conditions météorologiques hivernales.
La LPO tient bon et ne lâche rien
La LPO vient de déposer deux recours au Conseil d‘Etat contre cet arrêté, l’un visant son annulation et l’autre, plus urgent, demandant sa suspension immédiate.