Pour la troisième année consécutive, nous retrouvons les milieux remarquables qu’offre la base d'aéronavale de Hyères, pour un recensement des oiseaux d’eau dans le cadre de l'opération du comptage Wetlands international. C’est donc le 17/01/2022 par l’intermédiaire du TSEF Daniel HUE, que le commandant en second Jean-François MOREL nous a accueillis chaleureusement sur sa base. Après des échanges très cordiaux, un constat réciproque est tiré, sur l’importance de la conservation de ces milieux pour les oiseaux et la possibilité de développer une collaboration plus régulière, comme nous pouvons déjà le faire avec la Métropole Toulon Provence Méditerranée sur les salins d’Hyères ou la commune d’Hyères sur ses différents refuges LPO.
Un comptage de l’avifaune aquatique a donc pu être réalisé durant cette matinée, avec l’aide du fauconnier du site. Au cours de ces inventaires, 49 espèces ont pu être dénombrées sur les divers marais et plans d’eau avec un total de 472 oiseaux. La Sarcelle d’hiver (100) et le Canard souchet (33) ont été les deux espèces d’anatidés les plus représentées, viennent ensuite le Canard colvert (14), le Canard chipeau (10) et le Tadorne de Belon (2). On notera l’observation de quelques rapaces comme le Busard des roseaux (4) et la Buse variable (3), notamment au-dessus des grandes étendues de roselières et de cariçaies, entrecoupées de zones de vasières inondées. Des petits groupes de Bécassine des marais (10) et de Courlis cendré (5) ont également été observés ainsi que divers passereaux comme le Tarier pâtre (13), le Pipit farlouse (11), le Pipit spioncelle (6), l’Alouette des champs (2) ou encore le Bec-croisé des sapins (2). Le Marais de l’Esparre regroupait à lui seul 35 espèces comme la Foulque macroule (16), le Grèbe castagneux (12) ou le Flamant rose (67), venus en voisin des salins d’Hyères.
Enfin, un groupe tout à fait remarquable de 8 Pipits de Richard (le plus important en France cette année) a pu être observé sur les prairies de la base d'aéronavale. Cette espèce, rare en France, est présente chaque hiver sur la ban (depuis 2012) mais c’est la première fois qu’un tel effectif y est observé !
Rappelons que la base d’aéronavale, par sa présence et son périmètre de protection, regroupe encore aujourd’hui de nombreux milieux naturels remarquables. Autrefois très communs sur la commune d’Hyères , ces milieux ont disparu au fil du temps avec l’urbanisation et la fréquentation touristique. Actuellement, 192 espèces ont pu y être recensées par les salariés ou les bénévoles de la LPO PACA dont certaines sont emblématiques.
Nous tenons à remercier le commandant Jean-Manuel LEMOIGNE et le commandant en second Jean-François MOREL pour leur accueil et la qualité des échanges ainsi que Daniel HUE et Gérald MACHOUKOW pour leur disponibilité durant cette matinée.
ZOOM sur le Pipit de Richard - Anthus richardi :
Un peu plus grand que le Pipit rousseline, il se différencie notamment par son ongle postérieur très long. Nicheur dans les steppes d’Asie centrale, le Pipit de Richard passe normalement l’hiver en Asie du Sud-Est. En raison d’observations de plus en plus fréquentes en Europe occidentale, il a fait l’objet d’une récente étude menée par le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux. Celle-ci a confirmé par le balisage, le statut de migrateur régulier de l’espèce en Europe et montre que les individus hivernants dans le sud de la France se reproduisent à la bordure occidentale de leur aire de distribution. Ils empruntent ensuite un trajet d’environ 7000 km dans une direction opposée à celle des quartiers d’hivernages ancestraux, afin de regagner le sud de la France.