Pour la cinquième année consécutive, nous retrouvons les milieux remarquables qu’offre la base aéronavale de Hyères, pour un recensement des oiseaux d’eau.
Au cours de cette matinée d’inventaires sous un soleil radieux, un chiffre remarquable de 59 espèces a pu être obtenu, sur les divers marais et plans d’eau pour un total de 568 oiseaux. Les chiffres de cette année sont nettement en hausse par rapport aux années passées (47 espèces pour 418 oiseaux en 2023) avec une belle diversité d’anatidés. La Sarcelle d’hiver (59) est l’espèce la plus représentée, viennent ensuite le Canard colvert (5), le Canard chipeau (5), le Tadorne de Belon (2), le Canard siffleur (2) et le Canard pilet (1). On notera les observations de quelques rapaces comme le Busard des roseaux (4), la Buse variable (2), l’Autour des palombes (1), l’Aigle botté (1), le Faucon crécerelle (1) et d’un splendide Faucon émerillon qui a assuré le spectacle en capturant un Rougequeue noir.
Des petits groupes de Courlis cendré (10) et de Vanneaux huppés (10) ont également été observés sur les prairies de l’aéroport. Quelques passereaux ont pu être détectés en nombre comme le Pipit farlouse (42), la Linotte mélodieuse (20), le Tarier pâtre (14), le Serin cini (11) ou l’Alouette des champs (7), alors que les autres espèces ont été dénombrées bien souvent à l’unité comme la Fauvette pitchou, espèce classée « Vulnérable » en région PACA et inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux. Le Marais de l’Esparre, est toujours un lieu riche, puisqu’à lui seul, il regroupait 53 espèces comme la Foulque macroule (3), le Grèbe castagneux (9), le Flamant rose (50) ou le Héron garde-bœufs (150).
Comme en 2023, le petit groupe hivernant de Pipit de Richard (4 en décembre 2023) n’a pu être observé sur les prairies de la base aéronavale durant cette journée, mais les oiseaux sont vraisemblablement toujours là.
Quelques mammifères ont également été notés, comme le Sanglier, mais signalons la présence avérée de Muscardin. Ce petit mammifère nocturne et protégé n’avait pas été revu sur la base aéronavale depuis 1978 !
Rappelons que la base aéronavale par sa présence et son périmètre de protection, regroupe encore aujourd’hui de nombreux milieux naturels remarquables, qui autrefois étaient très communs sur la commune d’Hyères, mais qui au fil du temps ont disparu avec l’urbanisation et le développement touristique. Actuellement, 204 espèces d’oiseaux et 17 de mammifères ont pu y être recensées par les salariés ou les bénévoles de la LPO PACA, dont certaines emblématiques ou rares.
Nous tenons à remercier le commandant Frédéric BARBE pour son accueil sur la base aéronavale, ainsi que Daniel HUE, Gérald MACHOUKOW, Alexia DANELUZZI et Nicolas Bastide pour leur disponibilité durant cette matinée.
ZOOM sur le Muscardin (Muscardinus avellanarius) :
C’est un petit rongeur nocturne et farouche qui fait partie des micromammifères au régime essentiellement végétarien. Comme le loir et le lérot, il appartient à la famille des Gliridés. Son nom viendrait de l’odeur de musc que son pelage dégage. En Provence, le Muscardin est actif de début février à la fin novembre et sa reproduction s’étale de mars à octobre. Durant cette période il faut s’abstenir de toutes interventions sur le milieu sous peine d’impacter significativement ses populations. Durant les mois les plus froids, le Muscardin hiberne dans des refuges thermostables et abrités du gel, par exemples dans des cavités au sein de gros troncs d’arbres ou au sol dans (ou sous) des souches. Les « nids d’été », quant à eux sont désertés après la saison de reproduction et ne seront pas réutilisés l’année suivante. En France c’est une espèce protégée, inscrite en Annexe IV de la directive « Habitat-Faune-Flore », classée déterminante en ZNIEFF.