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Zygène de la lavande © Marion Fouchard Afin de participer à l’effort collectif de préservation de la biodiversité, le propriétaire du Domaine du Château de l’Escarelle et le fonds de dotation Itancia ont tissé un partenariat avec la LPO PACA à partir de 2016, dans le but de développer différentes actions en faveur de la biodiversité.

Une des actions mises en place depuis 2018 dans le cadre de ce partenariat est un suivi à long terme des papillons de jour et zygènes, selon un protocole national du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, le « chronoventaire ». Ce protocole national d’acquisition de données a pour objectif d’acquérir une meilleure compréhension de l’écologie des espèces, de leur répartition et d’avoir un suivi régulier de l’évolution des communautésen lien avec les changements du climat et autres perturbations.

Ce protocole est réalisé deux fois par mois, à partir de la floraison des Prunelliers jusqu’à la mi-septembre, sur sept stations du domaine. 7 sessions ont été réalisées en 2023 pour les papillons de jour et zygènes (13 sessions en 2022, 12 sessions en 2021, 12 sessions en 2019, 13 en 2018 et 2020).

 Au total, si l’on prend en compte les résultats obtenus dans le cadre du chronoventaire des précédentes années ce sont 111 espèces qui ont été répertoriées sur les 7 stations du domaine (12 Zygènes et 99 papillons de jour), contre 105 en 2022.

En 2023, la session la plus riche en espèces, toutes stations confondues, est celle du 20 juin (session n°7) avec 39 espèces observées au total ce jour-là. À l’inverse, la session la plus pauvre en espèces, toutes stations confondues, est celle du 30 mars (session 1) avec 21 espèces observées au total ce jour-là. 

Inventaire sur les papillons de jour (c) Marion Fouchard

Globalement en 2023, la richesse spécifique de papillons de jours et zygènes a connu une augmentation de 79%. La plus forte hausse revient à la station 2, avec une augmentation de 100 % et la plus faible revient à la station 5 (+17%)


station 2 Boisements éparses mixtes © Marion Fouchard 

3 espèces ont donc été vues pour la première fois en 2023 dans le cadre de ce protocole : La Proserpine, La Zygène du sainfoin et La Zygène des Bois.

Les deux Zygènes sont des nouvelles pour le domaine (hors chronoventaire).

zygene du sainfoin © Michel Monteil LPOAvec une envergure variant entre 25 et 32 millimètres, la Zygène du sainfoin se reconnaît grâce à ses cinq ou six taches rouges cernées de blanc jaunâtre.  L’espèce apprécie les pelouses sèches et calcicoles. Elle occupe des habitats secs et chauds de faible altitude et en zone collinaire

La chenille se nourrit de la Badasse à cinq folioles, une petite fabacée à fleurs blanches qui pousse en groupes sur les coteaux arides et les pelouses rocailleuses. Le faux-cytise, une plante de garrigue en région, méditerranéenne, est également cité comme plante-hôte de cette espèce.

 

zygene des bois © Hugette Claude LPOLa Zygène des bois se reconnaît à sa grande taille et à ses ailes assez allongées avec cinq taches rouges.

Elle fréquente les milieux boisés, les clairières, talus de chemins forestiers, les ripisylves et les orées forestières.

Elle est surtout localisée sur le flanc Nord du massif de la Sainte-Baume.

Leurs plantes hôtes sont des fabacées (trèfles, lotiers, hippocrépides ...).

 

Proserpine  © Marion Fouchard

Concernant la Proserpine, elle était déjà connue sur le domaine, notamment au niveau du Vallon de Lescure.

Le fait de la trouver sur la station 2 dans le cadre d’une session de chronoventaire est un indice que la population du domaine se porte bien. En effet, particulièrement abondants cette année, des individus sont partis coloniser d’autres secteurs du domaine.

Les pieds de sa plante hôte sont à rechercher précisément sur la station 2, dans un objectif de les préserver.

 

Sur les six années de suivi, ce sont 40 espèces qui ont été vues sur toutes les stations. Il s’agit d’espèces communes et/ou migratrices que l’on retrouve dans de très nombreux milieux (ex : Fadet commun, Fluoré, Myrtil, Azuré commun, Collier de corail…). À l’inverse, 11 espèces ont été vues sur une seule station :

  • La Thècla du bouleau et la Zygène de la lavande sur la station 1 ;
  • Le Tircis et la Proserpine sur la station 2 ;
  • La Petite Tortue sur la station 3 ;
  • La Thècla de l’Orme, la Zygène du sainfoin et la Zygène des bois sur la station 5 ;
  • Le Cardinal, le Morio et l’Hespérie des cirses sur la station 6 

Nombre d’espèces sont donc bien spécifiques à une zone et un habitat du domaine. Cela montre la complémentarité de la mosaïque des habitats du domaine et l’importance de la maintenir. Les stations 5 et 6 sont celles qui ont un cortège le plus divers, riches et bien particuliers.

Comme chaque année, les données récoltées seront transmises au Muséum National d’Histoire Naturelle pour l’analyse de l’évolution des communautés à l’échelle nationale.

Le protocole d'étude sera reconduite en 2022 grâce au soutin des fonds de dotation Itancia et à Mr Pineau, propriétaire du domaine de l'Escarelle. Nous tenons à les remercier.

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