Lors de vos promenades en pleine nature à la recherche de papillons, les adultes (appelés imago) se distinguent facilement par leurs couleurs vives. En revanche, repérer les chenilles de ces papillons sur différentes plantes peut s'avérer plus complexe.
Si certaines chenilles sont assez colorées, à l'instar de celles du Machaon, d'autres adoptent des couleurs mimétiques, souvent cryptiques, les rendant discrètes et bien camouflées dans leur environnement.
En effet, même en inspectant la bonne plante hôte pour la bonne espèce, c’est souvent une chance de trouver une chrysalide ou une chenille !
La plupart des chenilles adoptent une coloration dîte « homochrome », une adaptation qui leur permet de se fondre dans leur environnement et d'échapper aux prédateurs. Cette capacité de camouflage démontre l'efficacité de la sélection naturelle, car seules les chenilles les mieux camouflées parviennent à l'âge adulte. Ainsi, au fil des générations, ce camouflage s'affine et devient de plus en plus précis.
Un des plus beaux exemples pour illustrer ce propos est la chenille du Flambé qui reprendre la couleur de la feuille de ses arbres hôtes : les Prunus. Elle va même jusqu’à imiter la nervure des feuilles de ces derniers. Les chenilles dont le développement coïncide avec l’arrivée de l’automne, arrivent même à prendre la teinte des feuilles sur le point de tomber de l’arbre (jaune avec des points roux).
Mais le stade de chenille n’est pas le seul stade qui peut montrer des capacités de camouflage étonnantes. En effet, certaines espèces possèdent des couleurs très cryptiques, ce qui peut rendre leurs observations assez ardues. C’est notamment le cas du Silène (Brintesia circe(Fabricius, 1775))
Ce grand papillon de la famille des Nymphalidés peut atteindre les 7 cm d’envergure, ce qui en fait un papillon de grande taille. Le Silène affectionne les milieux chauds et secs, il fréquente aussi volontiers les lisières ou les sous-bois. Dès qu’un danger s’approche, il se pose sur des troncs d’arbres ombragés ce qu’il rend presque indétectable, car ses ailes postérieures se confondent parfaitement avec l’écorce.
Lors de vos recensements dans le cadre de l’enquête participative « Devine qui papillonne au jardin 2024 », amusez-vous donc à inspecter les troncs et les plantes afin de repérer les différents états des espèces pour confirmer leur reproduction sur le site. Prenez de belles photos et comparer les couleurs de plusieurs individus d’une même espèce. Ces informations, qui vont plus loin que le fait de noter la présence de l’espèce, nous permettra peut-être d’appréhender l’évolution des couleurs de nos papillons au fil des années, au grès des changements de leur environnement.
Vous avez besoin d’un coup de pouce supplémentaire pour l’identification des papillons ?
Venez découvrir les papillons de nuit et de jour dans le cadre d’une visite guidée sur le jardin à papillons du domaine de l’Escarelle ! Ce dernier restera ouvert tout l'été pour vous accueillir (prochaine visite le jeudi 13 juillet). Information et réservation auprès de l’Office de Tourisme Provence Verte au 04 94 72 04 21 ou sur Visite guidée du Jardin à papillons
Si vous éprouvez de la difficulté à utiliser faune-paca.org ou si vous avez un doute d’identification envoyez-nous vos observations, si possible avec des photographies, à l’adresse : charlotte.springaux@lpo.fr ou à ambassadeur83.hyeres@lpo.fr
Tout savoir sur l'enquête participative : https://paca.lpo.fr/protection/especes/papillons/devine-qui-papillonne-au-jardin
Cette enquête participative est soutenue par l’Union européenne avec le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural