Alors que la rédaction de l’Atlas régional des mammifères de la région PACA est en grande partie rédigé, la Ligue pour la Protection des Oiseaux, dont les actions ne touchent pas que les bêtes à plumes, s’interroge sur la présence du petit lutin roux sur la commune d’Hyères, voire sur les communes environnantes. Même s’il est l’un des mammifères les plus largement répandus en PACA, son absence reste un mystère. Alors méconnaissance ou réalité ?
Qui est-il ?
Avec ses quarante centimètres de longueur et ses 250 grammes, l’Ecureuil roux est taillé pour l’escalade et les courses folles dans les cimes des arbres. Son pelage généralement uniforme sur le dos, les flancs et la tête, est de couleur très variable selon les départements et l’altitude, variant du roux en plaine, au brun foncé à noir en montagne. Son ventre est blanc. Chacune de ses oreilles se terminent par un pinceau de poils qui atteignent 2,5 à 3 cm de long en hiver. Sa queue longue, bien fournie et en panache lui sert de stabilisateur, un atout indispensable pour ce funambule.
Il est présent dans toute la région jusqu’à la limite altitudinale des arbres, à l’exception des îles et de rares secteurs littoraux. L’Écureuil roux est toutefois peu fréquent au-dessus de 2200 mètres d’altitude où les arbres sont rares, et atteint 2500 mètres. Il fréquente tous types de boisements, avec une prédilection pour les conifères, dont la région est très riche. Il est présent dans des milieux aussi divers que le mélézin du Briançonnais, les grandes haies de cyprès en plaine du Vaucluse, les vastes pinèdes provençales ou les jardins du centre-ville de Marseille.
L’Écureuil roux est un omnivore opportuniste qui adapte son alimentation aux disponibilités alimentaires saisonnières. Il attribue environ 60 à 80 % de son activité à la recherche de nourriture selon les saisons. Les fruits constituent l’essentiel de son régime alimentaire au cours de l’automne et de l’hiver. Il consomme faînes, châtaignes, glands, graines de conifères, noisettes, noix, mais aussi quelques champignons et écorces d’arbres à l’occasion. Au printemps et en été, son régime se diversifie avec l’apport de baies, de fruits à pulpe, de fleurs, de bourgeons, d’invertébrés (insectes) mais aussi plus rarement d’œufs et d’oisillons. En période d’abondance, il stocke souvent le surplus surplus de nourriture dans des cachettes au sol que lui seul peut retrouver… Mais voilà notre lutin roux est bien souvent distrait et oublie où il a amassé son butin, si bien qu’il favorise la dissémination de nombreuses essences d’arbres.
Contrairement à ce que l’on peut croire, l’Écureuil roux n’hiberne pas durant la mauvaise saison. Toutefois, il réduit son activité selon la rudesse des conditions climatiques et reste à l’abri dans un nid de branches cylindriques, tapissé en son centre de feuilles, d’herbes sèches et de mousses. Ce nid est également utilisé par la femelle lors de la période de mise bas en fin d’hiver et en début d’été, après une gestation de 38 à 40 jours. Jusqu’à 6 petits vont être allaités pendant environ deux mois, puis vont se disperser en fin d’été et au début de l’automne.
L’Écureuil roux possèdent quelques prédateurs naturels tels que la Martre des pins, l’Autour des palombes voire plus rarement le Renard roux. Il reste cependant une proie de choix pour les chats domestiques lorsque celui-ci s’approche des mangeoires en hiver, mais aussi une victime fréquente du trafic routier.
Si vous rencontrez un Écureuil roux...
Afin d’établir une cartographie précise de la répartition de l’Écureuil roux en PACA et notamment de combler les lacunes sur Hyères et ses alentours, vous êtes invités à relater vos observations auprès de la base de donnée en ligne de la LPO PACA : http://www.faune-paca.org.