Haut dans le ciel, des petits passereaux aux larges ailes et aux cris vibrants font route vers le sud. A la vue d’un labour et de quelques prairies rases, le vol change de direction et descend au sol pour prendre quelques heures de repos. Au sol, des oiseaux dorés se faufilent entre les herbes et les mottes de terre. Les Alouette des champs profitent de l’aubaine pour grappiller quelques graines. Oiseau de bon augure, l’Alouette par son chant mélodieux et son vol a inspiré de nombreux auteurs et engendrée de nombreuses croyances par sa façon de relier le terrestre au céleste. Oiseau sacré pour les Gaulois, l’Alouette est restée tout au long de l’histoire un oiseau porte bonheur. Aujourd’hui malheureusement son déclin est amorcé...
Qui est-elle ?
C’est l’oiseau emblématique des zones ouvertes, des steppes désertiques, des plaines agricoles jusqu’aux prairies des alpages. D’une longueur d’une vingtaine de centimètres, l’Alouette des champs n’est pas un oiseau particulièrement coloré en dehors d’un sourcil blanc et des parties inférieures claires. Bien au contraire ses teintes brunes et sable ponctuées de sombre en font un oiseau difficilement détectable au sol. Une petite huppe érectile est visible. Au printemps, son chant ininterrompu est réalisé lors de vols nuptiaux, en s'élevant du sol en spirale puis en redescendant de la même manière après plusieurs minutes. L’Alouette des champs est une espèce caractéristique des habitats ouverts (prairies, cultures, jachères) sans arbre ou buisson mais s’adapte aux différents climats rencontrés. Elle niche au sol souvent sous une touffe d’herbe. Le nid est construit par la femelle avec de l'herbe sèche et tapissé de matériaux fins, de crins ou de poils. La femelle y dépose trois à cinq œufs qui écloront après une incubation de onze à quatorze jours. Les poussins sont nourris par les deux parents et quittent le nid à l'âge de 9 à 10 jours, tout en restant dans la végétation environnante. Ils s'envoleront à l'âge de trois semaines.
Les populations nordiques d’Alouette des champs sont migratrices et fuient les vagues de froid qui ne leur permettent plus de pouvoir trouver leur nourriture au sol, à cause du gel et de la neige. Grégaires, elles rejoignent en troupes, les populations plus ou moins sédentaires situées plus au sud. La migration de retour démarre dès février.
La nourriture animale occupe une grande partie du régime alimentaire des alouettes durant la belle saison mais quand est-il en hiver ? Une étude récente a permis de détailler le régime alimentaire hivernal de l’Alouette des champs. En dehors d’une diversité de graines relativement importante (16 familles), cette étude nous apprend qu’une alouette devra manger 8 g de graines par jour pour satisfaire ses besoins nutritionnels, soit 4 200 à 5 600 graines ! Autant dire que le maintien des habitats herbeux reste crucial pour cette espèce durant son hivernage.
La tendance démographique de l’Alouette des champs est particulièrement préoccupante puisqu’elle a perdu 30% de ses effectifs nicheurs en France depuis 1989. Plusieurs raisons expliquent ce déclin, comme l’agriculture intensive qui a grands coups de pesticides, d’engrais chimiques, de remembrements a largement contribué à faire disparaître l’avifaune de nos campagnes. La chasse est également pointée du doigt, l’Alouette des champs étant encore le plus petit des passereaux à être prélevé. Elle paye un lourd tribut chaque année avec 640 000 oiseaux prélevés !
Pour la voir...
Les salins d’Hyères mais aussi l’ensemble des secteurs agricoles hyérois, permettent à de nombreux migrateurs de passer l’hiver ou de stationner quelques jours avant de reprendre leur long périple.