Alors que l’automne est déjà bien entamé, les oiseaux hivernants prennent peu à peu leurs quartiers. Une petite boule de plumes brunes, marquée par une courte queue le plus souvent dressée en point d’exclamation, se faufile nerveusement comme une souris entre les racines et les branches du jardin. Par moment, il n’hésite pas à se faire remarquer par quelques trilles ou un chant très mélodieux. Très remuant et furtif, le Troglodyte mignon reste le maître des broussailles et des bosquets et il nous arrive de le côtoyer sans même qu’on l’aperçoive...
Qui est-il ?
Pesant moins de 10 gr pour une dizaine de centimètres, le Troglodyte mignon fait partie des plus petits oiseaux d’Europe. Il porte un manteau brun sur chemise pâle, un long sourcil crème en forme de flamme et une queue courte. Solitaire, il se faufile au ras du sol dans les broussailles ou les buissons. Il se nourrit, entre autre, d’insectes vivants, de chenilles ou d’araignées. Son chant, très puissant, est une explosion de notes stridentes et de trilles aigues rapides. Il le répète inlassablement depuis ses postes de chant délimitant son territoire. On ne peut que s’étonner qu’un si petit oiseau émette des vocalises aussi puissantes, audibles à plusieurs centaines de mètres. Le Troglodyte niche de préférence dans les milieux forestiers. Le mâle construit seul plusieurs nids de forme sphérique qu’il camoufle dans le paysage. Il les place dans les racines ou les cavités (arbres, rochers), non sans rappeler l’étymologie de son nom. Cependant, certains oiseaux n’hésitent pas à se rapprocher de l’homme et à utiliser d’anciens nids d’hirondelles ou des supports inédits tels qu’une vieille boite aux lettres ou un vieux casque accroché en hauteur. Après avoir visité chacun des nids, la femelle choisit son favori, y pond cinq à six œufs et les couve une quinzaine de jours. Le mâle n’accomplit pas ses devoirs conjugaux et paternels de façon exemplaire, laissant la salle besogne à la femelle. Même si la couvaison est en cours, il peut continuer à chanter inlassablement près des nids non retenus par sa belle (jusqu’à une dizaine parfois) pour s’accoupler à une nouvelle prétendante. De la même façon, les femelles peuvent changer de partenaires et couvent en moyenne deux nichées par saison.
Avec le manque de nourriture et l’apparition de conditions climatiques rudes, les Troglodytes mignons vont migrer en partie vers le Sud pour passer l’hiver sous des latitudes plus clémentes. Ils hivernent alors dans notre département lorsque les conditions sont favorables. Particulièrement sensible au gel et à la neige, les hivers rigoureux peuvent alors, être très néfastes pour ces oiseaux et provoquer une mortalité importante. En effet, du fait de sa petite taille, il est soumis à de fortes déperditions de chaleur et la disette en hiver le rend vulnérable.
Le froid n’est malheureusement pas son seul ennemi. En raison de la situation des nids à faible hauteur et de ses déplacements à proximité du sol, le Troglodyte mignon est menacé par les animaux sauvages, tels que les belettes, mais aussi par les animaux domestiques tels que les chats. Les activités humaines, notamment le débroussaillage et le curage des cours d’eau pendant la période de nidification peuvent également avoir raison de son nid et de sa nichée.
Pour le voir...
Ouvrez grand vos oreilles et vos yeux, les Troglodytes mignons sont parfois autour de vous. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour les observer, des sorties natures sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux sur les salins de Hyères, vaste terrain de jeux de notre Troglodyte mignon. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. Les prochaines sorties sont les mercredis 25 novembre et 2 décembre aux Salins des Pesquiers. Pour plus d’information, consulter le site de la LPO PACA.