Tadorne de belon © Aurélien AudevardEn ce beau matin de novembre, le soleil se lève et dissipe peu à peu la brume matinale. Au loin, sur les étangs salés, on distingue des silhouettes tranquilles, trop grosses pour des canards. C’est un groupe de Tadorne de Belon, venus passer l’hiver sous nos latitudes plus clémentes.

 

Qui est-il ?

Comme les cygnes, les oies ou les canards, le tadorne de Belon est un oiseau de la famille des anatidés. Ces oiseaux aquatiques auraient, d'après les recherches récentes en paléontologie et en génétique, des points communs avec les cigognes et les flamants. Ils se reconnaissent à leur bec, qui leur permet de filtrer l'eau pour en extraire les éléments nutritifs, à la manière des fanons des cétacés.

 

Son nom lui vient de Pierre Belon (1517-1565) qui le décrivit pour la première fois dans son ouvrage « L’Histoire de la nature des oyseaux » paru en 1555.

 

Le mâle et la femelle sont quasiment identiques. La tête et le haut du cou sont verts. Une large bande rousse ceinture le corps noir et blanc du Tadorne. Les ailes, larges près du corps et pointues aux extrémités sont blanches, noires, vertes et rousses. Le large miroir alaire vert métallique est très voyant lorsque l'aile est déployée. Il joue un rôle fondamental pour permettre aux Tadornes de se reconnaître entre eux ; c'est pourquoi il est toujours présent, même en période de mue. Ses pattes sont palmées et roses. Le bec est rouge et, en période nuptiale, les mâles développent à la racine de leur mandibule supérieure une protubérance bien visible appelée caroncule. Comme tous les oiseaux vivant en milieu salé, les tadornes possèdent une glande à sel située au-dessus des narines, qui a pour fonction de rejeter l'excédent de sel absorbé.

 

Le mâle mesure plus de 65 cm de long et pèse environ 1,5 kg, contre environ 50 cm et 600 g pour la femelle. Leur envergure varie entre 110 et 133 cm.

 

Chez les canards, la femelle établi son nid dans les herbes et fait confiance à son plumage mimétique pour se camoufler. La femelle Tadorne très colorée, est trop visible pour nicher au sol sans attirer les prédateurs. Les Tadornes ont donc trouvé une astuce : nicher dans un ancien terrier de lapin ou de renard pour se cacher. Si bien que ce comportement leur a valu les surnoms de « canard-lapin » ou d’ « oie-renard ».

 

Bien à l’abri dans le terrier, les Tadornes construisent un nid fait d’herbes sèches, de mousse et de duvet. La femelle y pond entre 1 et 12 œufs qu’elle va couver pendant environ 30 jours. Le mâle reste, le plus souvent, sur l'aire d'alimentation où sa compagne le rejoint trois ou quatre fois par jour pour se nourrir. Avant de quitter le nid, celle-ci cache ses œufs sous du duvet pour éviter qu’ils ne refroidissent.

 

A peine sortis de l’œuf, la femelle va inciter les poussins à quitter le nid pour rejoindre le site d'alimentation. Au cours des premiers jours, les jeunes Tadornes restent près de leurs parents. Quand un prédateur menace, la femelle donne l'alarme, les poussins se rassemblent autour d'elle et le mâle feint d'être blessé afin d'attirer l'attention du prédateur, le temps que les petits fuient avec leur mère.

 

Le tadorne de Belon fréquente les rivages marins, estuaires, lagunes et marais saumâtres côtiers, en Europe et les zones humides saumâtres de l'intérieur des terres, en Asie.

 

Les études ont montré que le régime alimentaire du Tadorne de Belon varie considérablement selon sa répartition géographique. Dans le nord-ouest de l'Europe, l'oiseau recherche surtout les petits mollusques. Dans le sud de l'Europe et en Asie centrale, il consomme essentiellement des crustacés ainsi que des insectes et leurs larves. Les algues bleues et la végétation herbacée, dont l'oiseau agrémente souvent son menu, deviennent parfois indispensables pour compenser l'absence de crustacés.

 

Comme presque tous les anatidés, les Tadornes perdent d'un seul coup toutes leurs rémiges, plumes des ailes indispensables au vol. Pendant environ trois semaines, ils se retrouvent donc, totalement incapables de voler et extrêmement vulnérables. Chaque année, à cette période, ils migrent sur des sites dits « de mues », particulièrement bien protégés, où ils se retrouvent par dizaines de milliers. On peut ainsi, parfois, observer des rassemblements de plus de 100 000 oiseaux attendant que leur plumage se renouvelle complètement sur de vastes îles sablonneuses au large des côtes allemandes : la mer de Wadden. Cela représente un voyage d'environ 2 500 km aller/retour que les Tadornes de Belon effectuent généralement en vol direct en passant au-dessus des terres, ne s'arrêtant que le jour pour se nourrir.

 

On estime la population de Tadorne de Belon comprise entre 580 000 et 710 000 individus répartis entre l’Europe, le nord de l’Afrique et l’Asie. Quant à la France, elle totalise entre 4 000 et 4 500 couples reproducteurs et environ 60 000 individus hivernants.

 

Pour le voir...

De par sa taille et sa couleur, il est facilement repérable de loin sur les salins d’Hyères en train de se nourrir ou de soigner son plumage.

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