Mésange bleue © Aurélien AudevardEn ce début de mois de décembre, la mangeoire du jardin attire bon nombre de visiteurs ailés. Les graines et les boules de graisses disposées par quelques âmes charitables, sont prises d’assaut par les passereaux granivores. L’un des visiteurs, attire particulièrement notre attention par son activité et ses couleurs d’un bleu azur. C’est la vivace Mésange bleue, qui poursuit ses allers retours, en dévalisant le stock de graines de tournesol mis à sa disposition. Chacune d’entre elles est transportée dans un buisson, puis calée entre les pattes de l’oiseau qui la décortique minutieusement de son bec acéré.

 

Qui est-elle ?

De petite taille, la Mésange bleue n’excède pas les douze centimètres pour un poids avoisinant les 10 grammes. Même si elle porte bien son nom, cette mésange n’est pas totalement bleue puisque seuls, sa calotte, son collier, ses ailes et sa queue sont de cette couleur. Son ventre est jaune, son dos d’un vert olivâtre, sa tête pourvue d’une joue blanche et d’un long trait sombre traversant l’œil. Alors que les mâles sont systématiquement les plus colorés, les femelles montrent quant à elle, une coloration moins intense, parfois délavée. Son bec court est pointu, n’en est pas moins une redoutable arme pour ouvrir les graines ou maitriser les chenilles les plus récalcitrantes.

 

Malgré sa taille, la petite bleue sait se faire entendre. Ses cris fins et aigus sont facilement audibles et permettent de la détecter facilement dans les bandes de mésanges et de roitelets, auxquels elle se mélange en hiver.

 

Très répandu en Europe, on la trouve jusqu’à environ 2000 mètres d’altitude et cela dans toute l’Europe de l’Ouest et en Afrique du Nord. L’habitat idéal de la Mésange bleue reste la chênaie de basse altitude, notamment méditerranéenne à chêne liège ou vert, dans laquelle elle trouve les cavités et la nourriture nécessaires à sa nidification. On peut aussi la retrouver dans les parcs et les jardins urbains. En hiver, elle fréquente une multitude d’habitats, notamment les roselières où elle perce les tiges pour y capturer des larves.

 

Le nid est construit uniquement par la femelle, dans un tronc d’arbre, un nichoir ou un trou de mur. Garni de mousses et de crins, il peut accueillir de 6 à 12 œufs. Certaines couvées record en contiennent même jusqu’à 16 ! Ils sont couvés durant 14 jours et l’élevage des poussins dure environ trois semaines. Ces nombreux becs à nourrir engendrent une demande importante de proies et une véritable régulation des populations d’insectes se met en place dans la périphérie du nid. Des études ont montré que les Mésanges bleues étaient capables d’éliminer 90% des larves du carpocapse, un ravageur des pommeraies ! Les mésanges sont devenues une véritable alternative aux pesticides, si bien que les exploitants agricoles installent désormais de nombreux nichoirs dans les vergers.

 

Paradoxalement à sa grande productivité en jeune, la Mésange bleue ne dispose que d’une durée de vie très courte, de l’ordre de 2 à 3 ans. Les adultes sont souvent victimes de l’Epervier d’Europe, des Chouettes, des Chats domestiques alors que les couvées sont souvent détruites par les Pics, les Corvidés, le Loir, ou l’Ecureuil. Les accidents climatiques, de plus en plus fréquents, ont également une nette influence sur le succès de reproduction notamment les longues périodes pluvieuses qui diminuent les proies disponibles pour les poussins.
Bien que majoritairement sédentaire, l’espèce peut certaines années, montrer des mouvements migratoires de grandes ampleurs, comme c’est le cas actuellement. En effet, des centaines de Mésanges bleues ont envahi dès le mois d’octobre, le Var mais aussi une grande partie des départements méditerranéens. Un oiseau a d’ailleurs été capturé à Hyères en provenance de Lituanie, soit à plus de 1800 kilomètres de son lieu de baguage.

Pour la voir...
De nombreux migrateurs venant du nord-est de l’Europe transitent actuellement par le Var. Il est donc assez facile de rencontrer la Mésange bleue. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour les observer, des sorties nature sur les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le samedi 12 décembre aux Vieux salins. Pour plus d’information, consulter le site de la LPO PACA : https://paca.lpo.fr/

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