La fin du mois d’août voit passer une cohorte de migrateurs, longeant la Côte d’Azur pour rejoindre leurs quartiers d’hivernage africains. Un oiseau au camouflage parfait, sautille au sol, attiré par une colonne de fourmis qu’il engloutit à larges coups de langue ! Migrateur au long cours, l’arrivée du Torcol fourmilier sonne l’heure du départ pour de nombreuses autres espèces, mais aussi la fin de l’été…
Qui est-il ?
D’aspect proche de certains passereaux, le Torcol fourmilier est pourtant un oiseau de la famille des pics. Son plumage est parfaitement cryptique, la partie supérieure de son corps, avec ses teintes grises et brunes, ressemble à s’y méprendre à l’écorce d’un arbre. Les parties inférieures de son plumage crème et rousses sont finement rayées de sombre sur sa gorge et sa poitrine. Son bec est plutôt court, sa tête ronde mais son coup montre une épaisseur remarquable. En effet, lorsque notre oiseau est effrayé ou surpris, il étire ce cou en le tordant à l’extrême de bas en haut, hérissant également les plumes de son crâne tout en émettant un sifflement. Ce comportement atypique lui a logiquement valu son nom, et n’est pas sans rappeler un venimeux reptile, si bien que les prédateurs se découragent rapidement à la vue de ces torsions étranges.
Ce grand migrateur dispose d’une large distribution s’étendant de l’ouest de l’Europe jusqu’à l’Asie tempérée. En France, il est absent lors de sa nidification du grand quart nord-ouest ainsi que du pourtour méditerranéen. Sa présence est généralement un très bon indicateur d’un milieu préservé. En effet, il recherche des secteurs de bocages, de vergers, alternant des zones riches en arbres vieux et creux, mais aussi des secteurs herbacés riches en insectes.
Le régime alimentaire du Torcol fourmilier est très spécialisé, composé pour l’essentiel de fourmis, de leurs larves et de leurs nymphes. Il enfonce sa longue langue collante dans les fourmilières, les fissures des écorces ou les crevasses des pierres pour en extraire ses proies. Quelques escargots et pucerons sont également consommés à l’occasion.
L’arrivée sur les sites de nidification a lieu généralement en mars/avril. Plutôt discrets, mâle et femelle deviennent alors très bruyants, chacun montrant une activité vocale importante, émettant à tour de rôle des « kei-kei-kei-kei » nasillards. Le couple établit son nid dans un trou d’arbre, souvent au détriment des mésanges qui sont vite expulsées des cavités les plus favorables. Sept à dix œufs sont pondus en mai et couvés durant une quinzaine de jours par les deux partenaires. Les jeunes torcols vont alors être nourris durant une quarantaine de jours avant d’être totalement indépendants. C’est à la fin de l’été que les Torcols fourmiliers vont alors quitter l’Europe pour rejoindre leur site d’hivernage situés de l’Afrique du Nord jusqu’au sud du Sahara selon une bande joignant le Sénégal à l’Ethiopie.
Pour voir les migrateurs…
Le Torcol fourmilier est un migrateur peu commun sur les salins d’Hyères. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 31 août à 09h00 aux Salins des Pesquiers. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.