Ce mardi 13 septembre 2016, une rencontre improbable a fait le bonheur des ornithologues de la LPO PACA sur les salins d’Hyères. En effet, la découverte d’un Bécasseau de Baird est en soit un évènement inattendu et une première pour l’ornithologie varoise ! Petit limicole originaire des îles du haut Arctique proche du Canada et de l’Alaska, ce bécasseau dérouté par le mauvais temps, n’arrivera sans doute pas jusqu’en Amérique centrale où il devrait normalement passer l’hiver.
Qui est-il ?
Le Bécasseau de Baird appartient à la famille des scolopacidés qui regroupe 22 autres espèces de bécasseaux. Son nom est un hommage à Spencer Fullerton Baird, naturaliste américain du XIXe siècle et secrétaire adjoint de l'Institution scientifique Smithsonian.
Assez similaire à de nombreuses autres espèces de bécasseaux, il s’en distingue par ses longues ailes dépassant nettement la queue, la forme aplatie de son corps, son petit bec noir, une tâche pâle à la base du bec, ainsi que les motifs très écailleux chez les jeunes oiseaux à l’automne.
Bien loin de ses terres d’origine, c’est un nicheur présent dans le haut arctique, notamment dans la toundra sèche présente au Canada, en l’Alaska, ainsi qu’au nord-est de la Sibérie, et au nord-ouest du Groenland. Il hiverne au sud, en Amérique Centrale et en Amérique du sud. On le trouve dans les hautes Andes près des lacs et dans les prairies d’altitude entre 2500 et 4700 mètres. Ce bécasseau a d’ailleurs la particularité d’emprunter la voie des grandes plaines américaines, lors de ces mouvements migratoires, contrairement aux autres limicoles qui utilisent eux la côte atlantique à l’automne.
Lors de ses migrations, il choisit d’ailleurs souvent des habitats plus ouverts et secs que les autres petits bécasseaux : rivages secs et sablonneux, zone humide enherbée, champs inondés et vasières. Son régime alimentaire est constitué d’insectes cueillis à la surface de l’eau ou de la terre
Une fois arrivés sur leur site de reproduction après plus de 6000 kilomètres de migration, les mâles ont tendance à se regrouper pour attirer les femelles. Ils effectuent des parades aériennes planées durant lesquelles ils émettent leur chant caractéristique. Le nid construit principalement par le mâle est une coupelle peu profonde, où sont déposés des lichens, de l'herbe ou des feuilles sèches. Après trois semaines de couvaison, les poussins quitteront rapidement l’emplacement du nid, guidés et protégés dans les premiers jours par leurs parents dans leur recherche de nourriture. Par la suite, ils seront vite abandonnés par leurs parents, pressés de quitter l’Arctique. Après une vingtaine de jours, les jeunes effectueront déjà leur premier envol.
Cette observation de ce bécasseau américain est donc exceptionnelle sur le continent européen et en région méditerranéenne. Elle montre une nouvelle fois, s’il en est encore besoin, la forte attractivité des salins d’Hyères pour les migrateurs de tout horizon.
Pour voir les migrateurs…
Les salins d’Hyères, sont une importante zone de halte migratoire pour les petits échassiers en provenance de la Scandinavie, traversant la Mer Baltique puis l’Europe centrale. Bécasseaux, Gravelots, Chevaliers et autres Pluviers y trouvent des zones d’alimentation et de quiétude vitales dans leur progression vers l’Afrique. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée.
Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux.
La prochaine sortie est prévue le 21 septembre à 09h00 aux Salins des Pesquiers.
Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.