Harle huppé © Aurélien AudevardAvec sa silhouette effilée et son coup reptilien, un oiseau d’eau étrange, mi-canard, mi-grèbe plonge inlassablement dans le canal des salins. A chaque immersion, des dizaines de petits poissons font surface en une explosion d’éclats argentés ! Ils sont la cible de notre oiseau, qui les poursuit jusqu’à en être rassasié. Souvent confondu avec les cormorans ou les grèbes, le Harle huppé est un migrateur venu du nord, un pêcheur pourvu d’un bec en scie !

 

 

Qui est-il ?

Malgré son régime alimentaire, son comportement ou sa morphologie le Harle huppé est bel et bien un canard. Avec ses 80 centimètres pour un bon kilo, il est taillé pour la nage et la plongée avec un corps et un cou longs, sa silhouette rappelle d’ailleurs fortement celle d’un cormoran. Mâle et femelle comme chez de nombreux canards, sont très différents, et n’ont en commun que quelques attributs comme le bec long et retroussé, les yeux et les pattes palmées d’un rouge sang. Le mâle est difficilement confondable avec sa tête d’un vert foncé irisé, pourvue d’une huppe hérissée formée de plumes fines vert sombre. Le cou est blanc, la poitrine roussâtre parsemée de taches sombres. Les parties supérieures, sont noires et blanches, avec l’arrière du cou, le manteau et le dos noirs. Ce dernier est bordé de deux bandes blanches. La femelle quant à elle, présente un plumage gris-brun terne, avec une poitrine blanchâtre, la tête et le cou brun-roux. Les jeunes oiseaux sont peu différenciables des femelles adultes, si ce n’est par la couleur brun terne de leur iris. Il diffère des autres canards par son bec finement denté qui lui confère des prédispositions évidentes à la pêche. Une fois attrapé, le poisson sera instantanément piégé par les petites dentelures disposées tout le long de son bec et sera englouti tout rond ! Notre canard consomme également des crustacés, des amphibiens ou des insectes aquatiques.

Le Harle huppé se reproduit aussi bien à haute altitude, dans la toundra, la forêt boréale où se trouvent de grands lacs profonds ou des rivières, que le long du littoral boisé avec des baies abritées, des estuaires sableux et des chenaux étroits. En période hivernal, l’espèce se rencontre principalement en mer, dans les estuaires, les baies et les lagunes saumâtres peu agités, aux eaux claires et peu profondes.

Bien que mâle et femelle soient déjà appariés depuis l’hiver, lors de parades bruyantes et démonstratives, la saison de reproduction commence assez tardivement souvent avec la fonte des glaces et de la neige. L’emplacement du nid se situe souvent à une vingtaine de mètres de l’eau, dans un terrier, sous des rochers, dans les racines, les trous d’un arbre, ou dans des nichoirs prévus à cet effet. L’intérieur du nid est tapissé d’herbes et de duvet. 8 à 10 œufs sont déposés dans le nid mais des pontes de 24 œufs ont déjà été rapportées, puisque d’autres femelles peuvent pondre dans des nids déjà occupés ! Après 31 jours de couvaison, des petits canetons duveteux noirs et roux vont quitter rapidement le nid pour suivre leur mère génétique ou d’adoption. C’est à l’âge de deux mois qu’ils auront revêtu leur premier plumage pour entamer leurs déplacements et devenir indépendants. Peu de compassion paternelle pour le mâle qui n’aura jamais rencontré sa progéniture, celui-ci ayant quitté la femelle dès la ponte du dernier œuf.

Le Harle huppé possède une répartition circumpolaire et holarctique s’étalant du Groenland et de l’Islande à l’ouest, jusqu’à la Sibérie et l’Amérique du Nord vers l’est. Des populations isolées sont également présentes dans les pays baltes et au nord de la mer noire. La population européenne est estimée entre 70 000 et 120 000 couples, alors qu’en France un à trois couples nichent occasionnellement sur les îles Chausey en Normandie.

 

Pour le voir…

Le Harle huppé est une espèce peu commune sur le littoral varois et sur les salins d’Hyères. Chaque année en fin d’automne, c’est le moment idéal pour le contacter puisque quelques centaines d’individus rejoignent le littoral méditerranéen. Afin de mettre toutes les chances de votre côté pour l’observer, des sorties nature dans les salins de Hyères sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée. Peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 06 décembre à 09h00 aux Vieux salins. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.

 

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