Caché dans l’herbe rase, un petit oiseau brun inspecte le sol avec insistance. Il trottine en zigzag, s’arrête aux pieds des touffes sèches, glane un invertébré jusqu’ici invisible aux yeux de l’observateur. Le Pipit farlouse est un visiteur strictement hivernal en méditerranée, venu profiter des températures clémentes, pour survivre aux rigueurs hivernales régnant sur ses sites de reproduction nordiques.
Qui est-il ?
Les pipits sont des petits passereaux de taille relativement réduite, optant pour une posture élancée, avec un bec pointu et une longue queue souvent balancée. Le Pipit farlouse montre plusieurs particularités permettant de le différencier des autres espèces voisines. Il arbore un plumage gris brun olivâtre avec de fortes stries sur son manteau et un croupion plus clair et uniforme. Son aile est décorée de deux petites barres alaires claires. Son petit bec pointu et gracile est souvent orange à sa base, avec du sombre en son extrémité. Son petit œil sombre est orné d’un cercle blanc. Sa poitrine claire est nettement marquée de stries noires, de la gorge jusqu’aux flancs. Généralement peu visible, il présente aussi la particularité de posséder un ongle postérieur long et courbé.
En hiver, le Pipit farlouse est une espèce grégaire et largement répandue dans toute la France. Il aime à parcourir les habitats ouverts, comme les prairies humides, les talus ras, les dunes herbeuses, les chemins enherbés. En été, ses exigences le ramène à nidifier sur les pelouses et landes côtières atlantiques, de la Manche ou de la mer du Nord ou les tourbières et les marais pour les populations plus continentales.
Le Pipit farlouse niche surtout dans la moitié nord de la France avec tout de même un noyau de population important sur le Massif Central. Ce passereau plutôt septentrional est en limite d’aire de répartition en France. Il est ailleurs présent en Eurasie jusqu’à la Sibérie occidentale et au Groenland. Il est abondant dans les zones côtières de l’hexagone mais discret ailleurs. La population française est estimée entre 50 000 et 100 000 couples et récemment notée en fort déclin au niveau national.
La reproduction se déroule d’avril à juillet. La femelle construit le nid sous une touffe de graminées ou de bruyère avec des herbes sèches et en tapisse l’intérieur avec du crin. 4 à 6 œufs sont couvés durant 13 jours et les jeunes ont la particularité de pouvoir quitter le nid après seulement la deuxième semaine avant même de savoir voler ! Après deux nouvelles semaines de nourrissage, les jeunes deviennent indépendants et commencent leur erratisme. Les parents quant à eux entament généralement une seconde couvée.
Le Pipit farlouse se nourrit surtout d’invertébrés notamment d’insectes, de mouches, d’araignées, de chenilles, de phalènes ou de scarabées en tout genre. Tout ce qui rampe et pour lui une proie potentielle. Il lui arrive de consommer aussi des graines en automne et en hiver.
C’est en septembre que les mouvements migratoires pour les populations nordiques commencent déclenchés par les premiers gels et chutes de neige.
Pour le voir…
Les vastes zones herbeuses hyéroises, les salins d’Hyères ou le tombolo de Giens accueillent chaque année plusieurs centaines de Pipit farlouse qui viennent y passer l’hiver. Des sorties nature sont organisées par la Ligue pour la Protection des Oiseaux en partenariat avec la Communauté d’Agglomération Toulon Provence Méditerranée, sur les salins de Hyères, peut-être aurez-vous l’occasion de faire sa connaissance en compagnie de spécialistes des oiseaux. La prochaine sortie est prévue le 10 février à 09h00 aux Vieux salins. Pour réserver votre place, contactez le 04 94 01 09 77.